- Oui, mais quand elle a apprit que tu étais ici elle a voulu venir, continua Jonas. Venez, suivez-moi.
- Mais faire confiance à qui ? Demanda calmement Tomasson à David.
Léna-Rose restait curieusement silencieuse, sans même faire attention à Fernand qui lui parlait. Elle était figée, les yeux fixés dans l'obscurité du couloir de droite, comme si elle y regardait quelque chose.
- Je crois qu'il faudrait écouter David et prendre à droite, dit-elle dans un murmure.
- Mais qu'est ce que vous avez bon sang ! S'énerva Tomasson. Il y a quoi dans ce couloir ?!
Le régulateur prit la lampe torche de David pour éclairer le tunnel. Il n'y avait rien au bout, seulement d'épaisses toiles d'araignées et la galerie qui continuait à s'enfoncer dans le noir.
[échec du jet d'endurance]
Lorsque David releva la tête, ses mains étaient pleines de sang. De son nez s'écoulait un fin filet d'hémoglobine. Dans sa tête, il ressentait comme si des dizaines de marteaux étaient en train de lui casser la boite crânienne de l'intérieur.
Jonas était à côté de lui, souriant dans une horrible grimace monstrueuse qui lui déformait le visage jusqu'à le rendre méconnaissable.
- Tout va bien David ? Lui demanda t-il.
- Monsieur Napier, qu'est ce qui se passe ? Demanda Tomasson à Fernand, un peu dépassé par la situation.

David se crispa, Ses yeux écarquillés traduisaient son effroi face à cette vision déformée de celui qu'il respectait tant. Il recula de quelques pas, son rythme cardiaque s'accéléra et il pointa son arme en direction de Jonas. Un mélange d'incompréhension et de peur se lisait sur son visage, alors qu'il tentait désespérément de comprendre ce qui était en train de se passer. Sa main tremblante, il resta quelques secondes la main en l'air pointa la "chose" de son revolver de fortune, sans tirer toute fois. 
- Non, non... Répondit alors David. C'est peut-être pas ça. Ses derniers mots étaient alors sifflés. Tom. J'vois Jonas, en ce moment même.. Le régulateur baissa la tête et plaqua ses mains contre ses oreilles.
La réalité des traits distordus de Jonas semblait désormais étroitement liée à une influence extérieure, à une substance qui avait ébranlé sa perception. Ses pensées se concentrèrent sur la nécessité de démêler cette confusion mentale.
- Le piège était incapacitante. Peut-être plus qu'on ne le pensait. David tenta d'expliquer ses dires. Il pensait à quelque chose, même si il n'en était pas forcément sûr.
Il lança un furtif regard à Léna-Rose.
- Y'avait peut-être un truc en plus dans le piège. Genre, une substance. Par exemple, avant la guerre hallucigen créait des armes non-létales contre les émeutiers. J'ai déjà vu ça dans de vieilles coupures de journaux. Certains pays européens en ont commandé aussi, dont la France. Expliqua le jeune homme.
Les perles de sang continuaient à rouler sur son visage avant de s'écraser sur le sol. Il était mal en point. Enfin, on était loin d'un membre arraché ou d'une blessure par balle, ça c'est être mal en point. Même si son état n'était pas optimal -sa migraine n'ayant toujours pas disparu-, il se concentrait de toutes ses forces pour essayer de comprendre et de se faire comprendre.
- On trouve parfois des capsules de gaz intact. Souffla le jeune homme. 
Si c'est un truc dans le genre.. je ne sais pas la durée des effets.. mais surtout. Léna. Regardant ses chaussures, le régulateur essayait de se calmer. Il inspirait et expirait pour tenter de s'apaiser un peu. Elle a peut-être pris une dose aussi. Il s'arrêta quelques instant. Et l'adjoint du Préfet...
Si sa théorie était bonne, il espérait que là-haut, il ne se passait pas la même chose.. David avait plutôt était épargné, lui qui fût étonné de la présence de Jonas à leurs côtés dans un premier temps.
- Tom. Fernand. Prenez mes armes... et celle de Léna si il faut. Si mon épisode psychotique s'intensifie, je pourrais vous prendre pour des menaces. 

- Monsieur Napier, nous n'allons pas remonter sans vous. Mais vous avez raison, David est trop mal en point pour continuer, dit Tomasson avant de s'occuper de son collègue. Que dis tu David ? Tu vois Jonas ?
La situation le dépassait totalement.
A côté, Léna-Rose restait droite comme un i, sans bouger, comme paralysée, les yeux braqués vers le couloir de droite.
- Léna ça va ? Ne me dit pas que tu vois des choses toi aussi.
Un filet de sang coula de sa narine droite, exactement comme pour David.
- Je... commença t-elle à balbutier, je vois ma petite sœur... elle est là devant moi... mais elle est morte... elle me dit de la suivre...
Jonas s'était penché vers David, son visage revenu à la normale. Il mit une main amicale sur l'épaule de son élève.
- David, remet toi bon sang, c'est juste un petit mal de crâne. Vient par là, suis moi.
Son visage se transforma soudainement en celui d'Elara.
- David, dit-elle dans cette voix qui lui était si familière, vient, c'est par là qu'il faut aller.
Elara se leva et s'enfonça dans le couloir de droite, puis disparut dans l'obscurité.
- Monsieur Napier, dit Tomasson à la goule luminescente, soit nous remontons tous, soit nous restons tous, mais personne ne reste seul ici.

David renifla un grand coup avant d'expulser dans un glaviot sanguinolant sur le sol noir des égouts. Le marteau et l'enclume. On cognait, on cognait.. on voulait entrer.
- Tom... souffla calmement David. On veut... Commença t'il. On dirait que ça veut entrer.. Le régulateur n'arrivait pas vraiment à formuler une explication en lien avec sa pensée.
Genre, ça tape. J'ai l'impression qu'on me perce la tête. Quel merde.
Il regarda une nouvelle fois Léna-Rose.
- Léna. Il attrapa son "amie" par l'épaule. C'est pas ta sœur. C'est pas ta sœur.. ni Jonas. Quoi.. quoi qu'on est en train de voir, quoi qu'il se passe.. C'est pas eux. Jonas s'est retiré depuis deux années.. 
Pourquoi la Guilde l'aurait envoyé, hein ? Et ta sœur.. je suis désolé Léna, mais c'est pas eux, putain. 
Peu importe ce qui était en train de se passer, ça ne collait pas. Peu importe ce qu'ils avaient devant eux, ce n'était ni logique ni possible. Alors ? Alors, hein.. Il y avait bien. Non. Impossible ? Non. Une imagination normale, mais quand même tempérée par la raison. Non.
- Toi. Il pointa du doigt Jonas. Tu fermes ta gueule. Je sais pas ce que t'es.. Mais va bien te faire foutre. 
Je vais plus te suivre.. Si Léna voit sa sœur.. c'est que tu dois pas bien être plus réel. 
David devait paraître encore plus fou qu'il n'était sur le moment.. Il aurait pu continuer à croire à la présence de Jonas, même si cela était un gros énigmatique.. Mais si Léna était en train de voir sa défunte sœur, il n'y avait plus de doute.

- Je ne sais pas vers quoi, s'écria Léna-Rose en fondant en larme, mais il y a quelque chose là bas, je le sens.
- Vous avez raison monsieur Napier, sortons de cet enfer, affirma Tomasson en tirant Léna-Rose par le bras.
Devant les invectives de David, le visage de Jonas, mêlé étrangement à celui de d'Elara, s'évapora peu à peu jusqu'à disparaître. L'instant d'après, David ne voyait plus son mentor.
Les trois régulateurs et la goule luminescente retrouvèrent leur chemin dans le dédale de tunnel jusqu'à l'ouverture qui remontait à Nécrotopia. Après l'étroite claustrophobie des souterrains, il était étrangement plaisant de retrouver l'air irradié de la surface.
On conduisit David et Léna-Rose à l'infirmerie de la ville juste à côté du bureau du Préfet. Comme le reste des bâtiments elle était pourvu d'un système de filtration d'air où les humains pouvaient retirer leurs masques. Là un médecin goule ausculta les deux régulateurs. Les céphalées s'étaient un peu calmés, le marteau avait cessé de frapper mais une petite douleur persistait, comme une espèce de courbature après un long effort.
- Qu'est ce que vous en pensez docteur ? Demanda Tomasson après que les deux patients aient expliqué leurs symptômes.
- Je pense que c'est dû à un empoisonnement aux radiations. C'est courant avec les humains qui viennent à Nécrotopia et ça entraîne parfois ce genre d'hallucinations. Peut être que l'explosion que vous avez subit a accentué les symptômes. En tout cas il n'y a aucun signe physique, vos constantes sont parfaites, pas de blessures apparentes, tout va bien de ce côté là. Je vais vous faire une prise de sang pour analyse, mais je suis limité par mon matériel, si vous voulez plus d'examen il faudra retourner à la capitale. En attendant je vais vous administrer un radaway.
- Merci docteur, lui répondit Tomasson, soulagé, avant de se tourner vers David et Léna-Rose qu'on avait allongé sur deux lits de l'infirmerie. Reposez-vous, votre santé est plus importante que notre enquête. Nous reprendrons demain si vous êtes aptes.
Dehors attendaient Fernand, le Préfet et son adjoint que Tomasson rejoignit. Le regulateur s'approcha de Fernand, l'air inquiet.
- Monsieur Napier, qu'est ce que vous entendiez tout à l'heure par "donner raison à la vielle folle" ?

Le docteur préapra les seringues de radaway, conscient de l'urgence de soulager les symptômes de David et Léna-Rose. D'une main experte, il administra le traitement, et un soulagement presque immédiat se fit ressentir chez les deux régulateurs. La douleur diffuse qui les avait tourmentés commença à s'estomper lentement, laissant place à une sensation de bien-être.
Tomasson, exprimant sa gratitude envers le médecin goule, le remercia d'un signe de tête avant de quitter l'infirmerie sans avoir oublié de dire au revoir à ses deux comparses. Laissant le traitement agir, David et Léna-Rose restèrent allongés, absorbant le réconfort que le radaway leur procurait. Sacré petite chose. Pour le coup, Elara (enfin, la vraie..), en avait toujours un ou deux qui traînaient pour le jeune homme.  
Dans le silence relatif de l'infirmerie, David laissa son esprit dériver, replongeant dans les images étranges qui l'avaient hanté dans les profondeurs de Nécrotopia. Il cherchait des réponses, tentant de comprendre la nature de ces visions. La frontière entre la réalité et l'illusion semblait floue. Les radiations, hein ? C'est vrai que c'était l'endroit parfait pour absorber une belle quantité de radiation, après tout..
Après quelques minutes de réflexion silencieuse, David tourna légèrement la tête pour observer Léna-Rose, allongée à ses côtés. Il la regarda attentivement avant de lui tapoter doucement la joue du bout du doigt.
- "Ça va ?" demanda-t-il avec préoccupation.
Léna-Rose hocha la tête en signe d'approbation, confirmant son état.
- "Sûre ?" insista David.
- "Sûre," répondit-elle d'une voix assurée.
- "Tant mieux," murmura-t-il, rassuré par la réponse de sa compagne d'enquête.
Ils décidèrent de se reposer encore un moment, laissant le radaway achever son effet. Ils en avaient bien besoin, après tout. Les questions persistaient dans l'esprit de David, mais pour l'instant, le repos et la récupération étaient prioritaires. Ils savaient maintenant que le mystère de Nécrotopia ne serait pas résolu sans mettre un peu leur santé en jeu.
Foutue ville...

- Une quoi ? Demanda Tomasson qui, en tant qu'homme de la capitale, n'avait jamais entendu parler d'une telle bête. Rien que son nom lui faisait froid dans le dos.
- Ce n'est qu'une légende, intervint le Préfet qui écoutait l'échange juste à côté. Cela fait des années que je vis dans les Abîmes et je n'ai jamais vu une telle chose. Il y a bien d'étranges bestioles dans le coin, ça je ne le nie pas, mais aucune qui soit capable de manipuler l'esprit humain. Cela relève de la superstition.
- Pourtant ce n'est pas impossible, défendit l'adjoint qui avait justement toujours été de nature superstitieuse. Ces histoires ne viennent pas de nulle part.
- Et comment une telle bête aurait-elle pu faire son nid dans nos égouts ? Ils sont condamnés depuis longtemps.
- La présence de pièges montre qu'ils ne sont pas si condamnés que ça. Quelqu'un les a rouvert et peut être qu'une bestiole des Abîmes s'y est faufilée. Par contre, aucune de ces légendes ne dit qu'une aberrance ne s'attaquerait qu'à des humains, or nos disparus sont tous humains. L'adjoint parlait en même temps qu'il réfléchissait. Peut être les trouve t-elle plus appétissant, ou qu'elle a besoin d'humain pour faire quelque chose, se reproduire ou je en sais quoi...
Le Préfet secoua la tête en désapprobation, assez peu convaincu par les théories farfelues de son adjoint.  
- Mais le médecin parle plutôt de symptômes liés à une intoxication aux radiations. précisa Tomasson.
- Voilà une raison qui me semble plus probable. s'empressa de dire le Préfet.
- Mais comment expliquer les visions de David et Léna ?
- Hallucination collective, votre régulatrice s'est fait influencer par son collègue, elle a cru voir les mêmes genres de chose, voilà tout. Vous savez, même dans les Abîmes les solutions les plus simples sont souvent les meilleurs, inutiles d'inventer des monstres médiums. Faisons confiance au médecin, il sait ce qu'il dit.
- Bestiole ou pas, il reste que quelqu'un a piégé les égouts. Nous devrions poursuivre les inspections non ?
- Oui, demain nous retourneront dans les égouts, mais mieux préparés.
Tomasson acquiesça d'un mouvement de tête, puis se tourna vers Fernand.
- Et qu'en est-il de notre enquête sur Alcide ? Vous pensez toujours qu'il peut être lié ?
- Vous n'avez pas abandonné cette piste ? Demanda le Préfet avec surprise.
- Nous cherchons toujours à lui poser des questions. Nous avons trouvé des indices qui le lie à l'affaire, mais rien de concret pour le moment.
- Quel genre d'indices ?
Tomasson expliqua au Préfet les révélations du terminal d'Alcide et les plaques militaires de Lambert retrouvées chez lui, mais aussi les potentiels implications de Claudie, la barmaid, et de Bergamotte, l'ancien ribleur.
- Mais pourquoi ne pas m'avoir parlé de tout ça hier ?
- Je préférais attendre d'avoir plus de preuves, puisque vous ne sembliez pas très favorable à notre piste sur Alcide.
- Et Claudie et Bergamotte seraient impliqués ? Hum... écoutez, collaborons plus étroitement. Cette histoire d'égouts piégés, de potentiel monstre, d'implication d'Alcide, de Claudie et de Bergamotte, tout ça dépasse les simples disparitions. J'ai peur qu'un danger plus grand menace ma ville. Que voulez-vous que l'on fasse ?
Avec la puissance policière de la ville à leur côté, il était peut être temps de faire avancer l'enquête un peu plus rapidement.

Pendant ce temps dans l'infirmerie, David et Léna-Rose étaient alités, la veine du bras reliée à une poche d'un liquide jaune qui commençait à faire son effet. Le médecin les avait prévenu des effets secondaires qu'un tel traitement entraînait : nausées, polyurie et diarrhée entre autre. Au besoin, il leur avait promit une piqûre de med-X pour les soulager.  
Malgré ce qu'elle affirmait, Léna-Rose semblait préoccupée.
- David. Si ce sont les radiations, est-ce qu'on va se transformer en goule ? Je ne veux pas finir comme cette vieille folle, je ne veux pas leur ressembler...
Elle tenait fermement dans sa main son pendentif à l'effigie d'Atome, appelant sur elle sa protection.
- Marie, j'ai vu Marie dans les égouts. Elle semblait si réelle... il faut qu'on y retourne.

- Retourner dès maintenant dans les égouts ? Vraiment ? Tomasson n'était pas convaincu par l'idée de la goule luminescente. Nous devrions peut être attendre que David et Léna s'en remettent.
- Nous avons ce qu'il faut au bureau, répondit le Préfet à Fernand qui demandait un plus gros calibre. Il fit signe à son adjoint qui partit chercher une arme. Nous allons faire surveiller Claudie et Bergamotte en attendant, et enquêter pour retrouver Alcide. Si vous voulez retourner dans les égouts je ne vais pas vous en empêcher, mais je préfère attendre de nous préparer.
- Moi je vous suis monsieur Napier, finit par décider Tomasson.
L'instant d'après l'adjoint du Préfet revint avec une carabine qu'il confia à Fernand. Utilisant du calibre 12, elle était plus puissante que son colt 6520 d'avant guerre, mais pas forcément plus fiable.
- Prenez donc aussi le plamac de Lambert, lui dit le régulateur en lui tendant l'arme trouvée hier dans les affaires du disparu, de toute façon les lois de la Septième ne s'appliquent pas ici.

Inventaire de Fernand :
+ carabine
+ 10 balles de cal. 12
+ plamac
+ 4 microcellules à fusion

- Horace, j'aimerais retourner dans les égouts moi aussi, proposa l'adjoint, intrigué par les théories de Fernand et curieux d'y rencontrer potentiellement l'une de ces légendaires aberrances. Le Préfet accepta et souhaita bon courage avant de s'en aller.
- Je vais prévenir Léna et David, avertit Tomasson avant de retourner dans l'infirmerie.
- Quelles sont vos intentions monsieur Napier ? Vous voulez continuer à explorer les égouts ou retourner là où vos amis on eu leurs hallucinations ? demanda l'adjoint à Fernand.
Dans l'infirmerie, Tomasson retrouva ses deux collègues toujours alités, la poche de radaway quasiment vide.

Radiation de David :
- 25

- David, Léna, nous y retournons.
- Je viens, s'empressa de dire Léna-Rose en tentant de se lever.
- Doucement Léna, tu es sûr que ça va aller ?
- Oui, totalement.
- David, ça va ? demanda Tomasson.
Le radaway avait fait son action sans trop d'effets secondaires en expurgeant les radiations du corps de David, mais les céphalées persistaient encore et le traumatisme d'avoir vu les fantômes de Jonas et Elara toujours présent.

Dans l'infirmerie, les paroles de Tomasson flottaient dans l'air. David, allongé, prenait une pause mentale. Léna-Rose, animée de détermination, voulait retourner dans les égouts. Sans doute pour y retrouver sa sœur.. enfin, presque. Les radiations avait légèrement baissé. De toute façon, cela suffisait bien pour reprendre des forces. Certes les humains étaient fragiles, David n'avait jamais subi de tels effet.. curieux. Quoi qu'il en soit, il allait mieux. Ils allaient mieux, même. Physiquement en tout cas.
- "Je vais bien, annonçait David calmement. Tomasson continuait de lui poser des questions pour s'enquérir de son état, sans oublier quelques petites blagues pour détendre l'atmosphère. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, hein ?", affirma-t-il. Une phrase qui avait tout de même ses limites.
Dans le silence de l'infirmerie, David fermait les yeux. Il se concentrait sur sa guérison, sur le temps qui panserait les blessures invisibles. Le temps s'écoulait doucement. De retour dans les égouts.. encore une bien belle aventure.
Une aventure qui soulevait beaucoup d'interrogations. D'ailleurs, la seule qui importait réellement pour David était l'état de Léna-Rose. Elle semblait légèrement trop bloquée sur sa sœur. Rien d'étonnant, diriez-vous.. mais quand celle-ci est morte, c'est plutôt préoccupant. D'ailleurs, David, arguant une raison quelconque s'éclipsa quelques instants pour faire part de ses "inquiétudes" concernant son amie. Vaut mieux prévenir que guérir. Il échangea quelques mots avec Tom. Après les quelques explications du régulateur, celui-ci acquiesça. 
- Dans ce cas, il va falloir garder un œil sur elle. Cette fois, ce fût au tour de David d'hocher la tête.
Revenant dans l'infirmerie, ils furent accueillis par la concernée. Celle-ci affichait un air des plus accusateur.. (même si c'est surtout la vexation qui primait..)
- "Vous me cachez quelque chose ? 
- Arrête, David souffla. Tom et moi on devait discuter de certaines trucs, Le jeune homme s'avança en direction du lit où il était allongé un peu plus tôt et rassembla ses affaires. Il s'était éparpillé, et en avait un peu honte. Déjà qu'on s'occupait d'eux. Il les plaça au bout du lit. Suite à ça, il s'avança vers celles de Léna-Rose pour faire de même. Elle le regarda d'un air songeur.
- Tu ?, Commença la jeune femme.
- Je t'aide. Histoire que tu n'oublies rien pour là-dessous.
Il rangea ses affaires dans le vieux sac à dos de sport qu'elle transportait avec elle.. avant de lui remettre.
- T'es prête ?
- Prête.
- Pas de bêtises en bas, tonna amicalement le brun.
- Bien sûr. Tu me connais, elle répondit sur le même air.
- Ouais. Trop bien."
Les régulateurs quittèrent l'infirmerie. Égouts de Nécrotopia.. acte 2.