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Ibrahim Meunier
Ibrahim Meunier
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MessageSujet: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyDim 21 Jan 2024 - 14:26
Suite de Nuit d'ivresse.

Ibrahim resserrait sa ceinture pour l'ajuster à son ventre qui avait légèrement gonflé. Deux soirs, deux passées à boire. Les résultats se faisaient toujours constater le matin suivant. IL regardait la forme du corps d'Anne à moitié recouvert par la couverture. Elle dormait encore, épuisée par ces deux soirs à se coucher bien après le coucher du soleil. Lorsque Ibrahim était dans les parages, elle sortait et buvait plus qu'habituellement. Tous les deux profitaient du temps passé ensemble à faire la fête et voir des gens. Deux jours, c'était bien peu pour réellement se retrouver.

Il se pencha et l'embrassa sur l'épaule, puis sur la joue. Elle maugréa, se retournant un instant, à moitié dans les vapes. Elle embrassa Ibrahim un peu plus par réflexe que par réel élan d'affection. Puis elle replongea dans les bras de Morphée, dans un sommeil permettant de reposer un corps encore étourdi par l'alcool.

Ibrahim se recula, attrapa son t-shirt et finit de s'habiller. Il descendit dans la salle commune, en bas des escaliers, en-dessous de la chambre d'Anne. Comme la plupart des survivants, elle partageait une maison avec d'autres locataires, des jeunes d'à peu près leur âge. Généralement, chacun appréciait de se retrouver avec sa génération. Les familles avec des enfants restaient ensembles, et les plus vieux finissaient leur jour en partageant le même habitat. Un processus social et naturel où chaque maison développait un rythme à soi.

Ibrahim parvint à allumer la vieille machine à café d'avant-guerre, maintes fois réparées par le voisin. Tous se demandaient comment diable il parvenait à encore maintenir en vie cette antiquité. A chaque fois qu'elle rendait l'âme, le réparateur avait su lui redonner un souffle. A chaque utilisation, chacun savait que c'était peut-être la dernière fois qu'ils obtiendraient de son précieux liquide noir.

Les locataires avaient déjà épuisé leur sachet de café. Il ne restait plus qu'un fond, filtré deux jours avant. Mais même ainsi, cela restait un luxe de pouvoir en déguster. Le café était une denrée rare. Chaque habitation ne pouvait se permettre un sachet à partager qu'une fois par mois. Ibrahim se gratta le menton, encore vaseux. S'il pouvait ramener un ou deux paquets, pour son utilisation personnelle, ce serait bien. Il lui faudrait simplement le faire passer sous le nez de son père. Dans le cas contraire, il se ferait plaisir de le vendre à prix d'or dans son échoppe.

Il dégusta le café et grignota quelques rations de survie qui trainaient là, servant de petit-déjeuner. Etait-ce ceux de Anne ou de l'un de ses colocataires ? Ibrahim s'en moquait un peu. Après tout, il serait déjà parti quand l'un demanderait qui avait pioché dans sa réserve. Heureusement, les colocs de sa chérie n'étaient pas prise de tête comme ça. Probablement ne feraient-ils même pas attention.

Il leva les yeux en direction des escaliers qui menaient à la chambre d'Anne. Allait-elle se lever, entourée par sa couverture afin de lui faire un dernier au revoir, malgré la migraine ? Il attendit quelques secondes, finissant sa tasse calmement. Mais elle n'apparut pas. La gueule de bois avait gagné cette fois. Anne ne le reverrait pas avant son retour. Tant pis pour elle. Il posa la tasse à coté de la machine et sortit de la maison, se dirigeant vers le magasin de son père.

----------------------------------------------------------------

"On ne t'a pas vu."

"J'étais avec Anne, tu le sais."

Répondit Ibrahim d'un ton totalement détaché face à celui sec mais accusateur de son paternel. Le fils venait d'arriver, et avait dérobé un morceau de vieux pain sec dans l'une des assiettes de ses frères.

"Anne, Anne ... ta famille est ici. Tu devrais rester avec nous plutôt que de passer tes repos à forniquer avec je ne sais quelle fille."

Ibrahim ne répondait pas, faisant plutôt un regard moqueur à ses frères et sœurs qui ne savaient pas quel parti prendre. Ils étaient de l'avis de leur père, mais leur frère savait toujours tirer d'eux une complicité.

"Je te ramène de quoi faire vivre la famille, c'est déjà assez non ?"

Répondit-il enfin, la bouche encore pleine. Son regard dur de son père le transperça, mais Ibrahim fit comme s'il s'en moquait. Il avait passé l'âge d'avoir peur de ce vieux grincheux. Il était devenu juste bon à vendre sa quincaillerie et à élever sa progéniture. Ibrahim se chargeait de l'action, et de risquer sa vie pour eux. C'était bien assez.

"D'ailleurs tu m'as remis de la corde ?"

"T'as fait quoi de l'ancienne ?!"

Leva le ton son père comme s'il venait d'apprendre la nouvelle. Ibrahim savait qu'il avait tort. Ils faisaient toujours un inventaire à son retour. Le rouquin leva les yeux au ciel, un peu lassé, et répéta d'un ton grincheux :

"Je te l'ai dit ... elle s'est cassée. J'ai failli me ramasser à cause de la merde que tu me donnes à chaque fois."

Il lança le reproche en premier, avant que son père ne parte dans un délire comme quoi son fils gâchait de précieuses ressources. Ibrahim parvint à faire croire à leur jeune audience que c'était le paternel le vilain, à être trop radin pour lui fournir des cordes solides, et ainsi risquer la vie de leur frère. Le père faillit exploser un instant, mais il ne le fit pas. Il était grincheux, aimait lever la voix, mais il était très rare maintenant qu'il porte la main sur ses enfants. A une époque, il n'aurait pas hésité, mais avec l'âge, il avait fini par se bonifier. Perdre deux fils était peut-être une raison à ce changement également.

"Tu demanderas au stockage qu'ils t'en filent une ... sur ta note."

"Sur TA note."

"Grmlrlmrel ... soit ..."

Il abandonna. Ibrahim crut qu'il lui faudrait lutter d'avantage pour forcer son père à prendre en charge le coût de la corde. Mais ce ne fut pas le cas. Oui, son père vieillissait, et semblait avoir moins l'énergie pour argumenter et se disputer pour quelques capsules.

"Bon les gosses, y a un truc qui vous ferait plaisir cette fois ?"

"DES ROMANS !
Une voiture jouet !
DES BEDES !
Un Kan pour aller avec la Barby que tu m'as ramenée ..."


Ils parlaient tous à l'unisson, passant commande. Ibrahim n'y répondait pas toujours. Mais quand il le pouvait, il essayait de ramener une babiole pour ses frères et soeurs. Un livre, un jouet, quelque chose pour les distraire et leur faire plaisir. Il n'y avait pas beaucoup de loisirs dans la Communauté. Et être récupérateur apportait un petit lot de privilèges. Son père maugréait sans cesse qu'il n'y avait pas de place dans le sac pour quelque chose de superflu. Mais en vérité, il était quelque peu hypocrite. Dans sa jeunesse, il avait fait la même chose.

"Ok calmez-vous les monstros ... je verrais ce que je peux faire."

Et sur ces mots, une fois son équipement récupéré, il se mit en route pour la zone de stockage. Puis ce serait direction la Communauté-Sud afin de se mettre en route.
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Ibrahim Meunier
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyJeu 25 Jan 2024 - 13:12
La Communauté Sud, ou le portail vers les ruines de la Capitale. Une fois arrivé au bout de la rue séparant les quatre campements, le seul bâtiment accessible n'est que le grand immeuble situé là. Sa base étaient auparavant quelques boutiques à présent abandonnées et condamnées afin d'empêcher tout intrus de pénétrer dans l'enceinte du territoire. Autour de l'immeuble, les autres rues sont lourdement barricadées pour les mêmes raisons. Seuls quelques gardes sont axés en surveillance. Un poste à risque, car ils sont les plus exposés aux dangers.

Les habitants se trouvent au troisième étage et ceux d'après. Il est ainsi nécessaire de gravir les marches pour les rejoindre. Le fameux troisième étage a été réaménagé en salles communes pour les habitants et ceux en poste. Salles de bains, cuisines, salle à manger et de repos. Le dernier étage, lui, est constitué de nombreux appartements pour les habitants. Appartement, le mot est vite dit tant chacun d'eux n'est qu'un simple neuf mètre carré avec tout juste la place pour mettre un lit, un bureau et un ou deux rangements. La Communauté Sud est visiblement la moins confortable où vivre. Pourtant, certains de ses habitants y vivent depuis des lustres. Raison de ce manque de confort ? L'étage entre-eux, où se trouve l'entrée vers les ruines. La zone la plus sécurisée.

Hors de question de donner l’accès aux ruines par le sol. C'est par les toits que se rejoignent les ruines de la Capitale. Car beaucoup savent que les parties supérieures sont bien moins dangereuses que sur la terre des Brahmines. Les toits alentours disposent de quelques postes de gardes, pour rester vigilants. Ainsi, l’accès aux alentours est aisément praticable grâce à des plaques en métal servant de pont solides. Une fois la zone dite sécurisée passée, il est de plus en plus difficile de passer de toit en toit. Quelques ponts plus modestes persistent, construits par les récupérateurs afin de faciliter leur passage. Et ensuite, c'est à chacun de trouver le chemin qui lui sied le mieux. Sauter de toit en toit, utiliser des outils pour s'y risquer, passer par une fenêtre, traverser l'immeuble parce que deux bâtiments sont reliés par un trou dans le mur, et enfin, parfois, devoir traverser les zones inférieures pour ensuite remonter.

Ibrahim connait déjà ses parcours. Certains lui ont été inculqués par son père lorsqu'il était plus jeune, ou par d'autres vétérans. Certains, il les a tracés lui-même, à force d'expériences heureuses ou malheureuses. Enfin, les derniers ont été obtenu par des échanges d'informations avec des collègues. Connaitre ces routes, c'est en grande part ce qui aide un récupérateur à survivre. Savoir par où passer pour rentrer le plus vite à la base ou trouver une cachette sûre. Et si une route n'est plus sécurisée, en avoir une autre sous la main.

"J'aurais besoin de quelques crochets, d'une corde, et d'une nouvelle lampe torche Georges. Et cette fois, une bonne corde, pas de la m**** comme la dernière !"

Fit Ibrahim à Georges, un cinquantenaire en charge de la réserve située au même étage que la sortie vers les ruines. Toute une salle remplie d'armes, d'armures et d'outils récupérés au fil du temps et conservés pour le bon maintien de la Communauté. Chacun doit montrer patte blanche lorsqu'il a besoin de quelque chose provenant de la réserve. Et lorsqu'il s'agit d'avoir des outils pour son intérêt personnel, comme ici, il faut savoir y mettre le prix.

"Je te le mets sur ta note Ibrahim ?"

"Non, sur celle de mon vieux. "

"Ah ! Le vieux Isaac ... il est toujours pas venu me voir. Ca fait trop longtemps depuis qu'il est pas venu jouer aux cartes."

"Il a cinq mômes à la baraque."

Fit Ibrahim avec un petit sourire, mais n'étant pas trop d'humeur à faire la discute. Il appréciait le vieux Georges, mais quand il commençait à parler, il ne s'arrêtait plus. Pourtant, il n'y échappa pas. Georges référa à ses vieilles expériences avec Isaac, son père. Le gardien de la réserve avait été récupérateur, dans sa jeunesse. Jusqu'au jour où il s'était fait dévorer la jambe par un super-cabot mutant. Toute la chair y était passée avant qu'on n'abatte la créature. Depuis lors, ses jours de récupérateurs s'étaient finis. Il avait été positionné en tant que gardien, avant de finir à la réserve. Combien de fois ibrahim avait entendu cette histoire ? Il avait arrêté de compter.

Il récupéra enfin son dû. Une corde, des crochets, et une lampe à moitié déchargée que Georges lui fit payer au prix complet. Ce vieux fou endormait ses visiteurs avec ses vieilles histoires pour mieux les entourlouper. Mais débattre pour quelques capsules ennuyait déjà le rouquin. Il trouverait bien une ou deux piles quelque part dans un bâtiment.

Il se rapprocha de la sortie. Deux solides poutres en métal retenaient le mur qui avait été percé et où une lourde porte en bois renforcée par du métal permettait de rejoindre l'extérieur. Elle ouvrait à six heures du matin pour fermer à vingt-et-une heure. Ceux qui n'étaient pas rentrés ou voulaient sortir hors de ces horaires se devaient de patienter. La Communauté était à cheval sur ses règles, afin d'assurer une sécurité maximum à ses habitants. Hors de question de risquer la vie de dizaines de personnes pour un imprudent.

"Tu sors ?"

Lui demanda l'un des gardes en faction, un type de son âge cette fois. Ils se connaissaient de vue, mais n'avaient pas grandi ensemble. Il surveillait toutes les allées et venues, et contrôlait ceux dont le visage ne lui revenait pas.

"J'attends quelqu'un."

Fit Ibrahim d'un ton détaché. Lui était déjà prêt. Il se souvenait des mots de ce gosse de Razevitz, à la soirée. Il voulait venir avec lui pour faire de la récupération. Le rouquin lui avait donné rendez-vous, très vaguement, pour le jour de son départ. Pas d'horaires précis, ni lieu de retrouvailles. Si Lenny voulait le rejoindre, il devrait se baser sur les habitudes des récupérateurs, partir tôt, pour ne pas être surpris par la nuit. Il était à peine sept heures. Ibrahim ne s'attendait pas à le voir arriver. Pourtant, il considérait qu'il devait bien ça au petit Lenny, de lui accorder cinq minutes de patience avant de se mettre en route.

Cinq ? Plutôt trois ... car Ibrahim n'y croyait pas en vérité. Il se tourna vers le garde :

"Bon, j'y vais."

Si Lenny devait apparaitre, c'était maintenant.
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Lenny Razevitz
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyMer 31 Jan 2024 - 23:50
En rentrant chez Olga après la soirée, Lenny avait fini par vomir dans un seau en émail déjà taché de plusieurs traces suspectes, mais le cerveau de Lenny n'avait pas réussi à analyser suffisamment la situation pour en tirer des conclusions précises.

Suite à quoi, il avait dormi dans une position inconfortable qui l'avait amené à se maculer copieusement de ses propres vomissures et il s'était réveillé relativement en bonne forme, vu la cabane qu'il s'était ramassée, bien qu'incroyablement assoiffé. Plus que d'ordinaire.

Il but une demie bouteille d'eau à petite lampée, qu'il régurgita une demie-heure plus tard.

" Arrête de gâcher l'eau, Lenny ! T'es vraiment chiant ! "
lui lança Olga depuis le coin qui lui servait de cuisine. "Et nettoie ce putain de seau. 'Fin j'veux dire... C'est pas grave que t'as vomi, la soirée était cool... Mais putain, sérieux, ça schlingue. " Elle avait ouvert les fenêtres tôt le matin, et c'est la fraîcheur du soir qui avait réveillé le pauvre adolescent en déconfiture.

Il s'excusa bêtement pour tout, penaud, et nettoya ses vêtements et son seau dehors, grelottant dans le froid. Il aurait morvé, s'il n'avait pas été si déshydraté.
" Tiens, prends ça " lui dit son amie en lui tendant un Nuka Cola. " C'est meilleur contre la gueule de bois que l'eau potable.
- Merci Olga.
- Ça fera 50 capsules.
- Je te rembourse dès que je peux "
lâcha t-il avec un sourire complice.

* * *

Il passa la nuit sans trouver le sommeil, trop déphasé qu'il était pas sa journée à dormir. Ils discutèrent, beaucoup, et finalement, il décida de rejoindre Ibrahim au petit matin pour jouer les récupérateurs. Il parvint à dormir de 3h à 5h, se réveilla de cette sieste en étant un peu vaseux, et quitta le logement d'Olga sans faire trop de bruit. Il lui avait laissé un mot sur la table pour la remercier de son accueil.

" Chère Olga,

Merci pour cette formidable soirée, ça a été super
de nous revoir mais l'aventure m'appelle, je pars
comme prévu avec ce grand con de Meunier.
On se reverra bientôt, et cette fois-ci, on gagnera
au jeu à boire !
Désolé pour les odeurs.
Porte toi bien et prends soin de toi.

                          Lenny."


* * *

Il arriva à l'heure et vit Ibrahim, déjà prêt à partir. Le soleil était sur le point de se lever, et la communauté s'éveillait à peine. Il y avait un calme apaisant qui régnait dans ce moment qui précédait l'effervescence d'une journée à remplir pour tous.

" Salut Meunier. Je suis venu, ça fait longtemps que tu attends ? "
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Ibrahim Meunier
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyJeu 1 Fév 2024 - 15:05
Une minute, deux minutes, trois minutes et demi ...
Oh, et puis zut. Il ne viendrait pas. C'était certain. Le garde ouvrit le portail avec l'aide de son acolyte. Elles étaient lourdes, car leur accès était la principale porte d'entrée de ce coté de la Colonie. Dehors se révélèrent les toits. Ibrahim expira un bon coup, il le fallait toujours, quand l'on s'apprêtait à ressortir dans la fosse aux lions. Chaque sortie pouvait être la dernière.

Une voix l'interpella, et il regarda par dessus son épaule. Lenny venait de faire son apparition, parvenant, Ibrahim l'admettait, à le surprendre. Il ne l'attendait plus. Le garçon était arrivé, comme une fleur, se demandant s'il était en retard. Le rouquin le regarda avec un sourire complice :

"Je suis encore là non ?"

C'était tout juste, du fait que la porte soit ouverte et qu'il s'apprêtait à partir. Mais pour Ibrahim, sa présence signifiait que Lenny était encore dans les temps. Ca ne s'était joué qu'à quelques secondes.

"On se magne là !"

Scanda l'un des gardes, agacé par ces voyageurs qui prenaient leur temps. Leur rôle était de garder les portes sécurisées, et une porte sécurisé, ouverte, ne l'était pas. Ibrahim fit un signe de tête à Lenny, invitant à le suivre, et vite. Personne ne voulait être pris en mouche par l'un des gardes. Très vite, ils franchirent le portail, traversant la plaque de métal qui servait de ponton jusqu'au bloc de béton à coté. Les rues n'étaient pas bien grandes, rendant les connexions entre chaque bâtiment plus aisée.

"T'as une sale gueule mec, ça va aller ?"

Lui demanda t'il. Lenny aurait pu croire au début qu'Ibrahim le charriait encore. Mais non, il était sérieux. Si le garçon n'était pas prêt à le suivre, il valait mieux qu'il fasse demi-tour immédiatement. Ibrahim attendait une réponse sérieuse à la sienne. Il n'était plus question de rigoler.

Ibrahim tendit le bras vers le sud.

"On va devoir se rendre à la planque. Suis-moi."

Il évolua en avant, favorisant le passage par les toits plutôt que par l'avenue, dont le sol était pourtant si proche. Ils auraient pu y marcher, mais chacun savait quand qu'à de mauvaises rencontres, il était plus aisé de filer en se trouvant en hauteur, que dans les rues. Chaque tournant pouvait cacher un nouveau danger. Heureusement, sur les premiers pâtés de maison, il n'était pas trop difficile de franchir les espaces entre les bâtiments. Des ponts étaient présents par ci et par là. Les derniers signes civilisés provenant de la Communauté. Malgré tout, l'atmosphère était différente, même si proche de chez eux. C'était l'extérieur, et la prudence était de mise. Ibrahim lui même avait une toute autre attitude. Il parlait moins, et son regard montrait qu'il était déjà aux aguets. Il ne parlait que pour donner des indications.

"Une fois arrivés au rail, nous quitterons l'avenue principale."

Expliqua t'il d'un ton calme, mais qui ne laissait place à aucune discussion. Ils durent gravir un talus, et franchir la voie ferrée, prenant soin qu'aucun train ne passe à ce moment là. Ils redescendirent du talus, se laissant glisser un peu sur leurs fesses. Ibrahim s'approcha d'un des bâtiments situés au plus près et révéla une échelle cachée qu'ils escaladèrent au plus vite pour se retrouver en sécurité. Une fois sur le toit, le récupérateur fit glisser l'échelle pour la dissimuler au plus vite. Seul les récupérateurs et autres membres de la Colonie connaissaient ce secret. Comme expliqué, chacun se confiait leurs petites installations afin de faciliter les voyages. Si Lenny lui posait la question, Ibrahim expliquerait pourquoi il évitait l'avenue principale :

"Il y a deux vieux complexes sportifs plus loin ... ça fourmille de Ribleurs. Loin de moi l'envie qu'on joue au foot avec ma tête, si tu vois ce que je veux dire."

Il y en avait beaucoup, de ces lieux qui auraient pu être de véritables abris. Hélas, les disputes de territoires étaient fréquentes pour ce genre de lieu. Et souvent, c'étaient les bâtiments les plus propices qui attiraient les gangs. Il y avait de quoi ne pas être rassuré. Ces complexes ne se trouvaient qu'à dix minutes de marche de la Colonie. Heureusement, la sécurité faisait bien son travail.

Lenny était-il déjà passé par cette avenue ? Avait-il franchi cette grande allée sans se douter du danger ? Ou n'y était-il pas passé, ou bien avait-il, sagement, pris le temps d'obtenir des informations afin de savoir quand éviter ce danger. Ibrahim était curieux de l'entendre.

Ils reprirent leur route, longeant d'abord les bâtiments qui bordaient les rails avant d'arriver à un pâté de maison. Mais cette fois, l'évolution fut bien plus lente et fastidieuse. Fini les ponts déjà préparés, seules quelques cordes permettaient de rejoindre un bâtiment à l'autre sans avoir à rejoindre le sol. C'en était presque risible, d'éviter de toucher le béton avec tant d'ardeur, alors que les bâtiments n'étaient pourtant pas si hauts. Mais Lenny devait le savoir comme Ibrahim, il suffisait qu'un malheureux foule du pied le sol pour qu'une créature quelconque ne surgisse pour l'attraper. Ce n'était pas certain, bien sur, mais c'était un risque. Tous les enfants grandissaient en écoutant ces histoires effrayantes. Puis, en grandissant, ils arrêtaient d'y croire. Jusqu'à découvrir que si un tel, ou un tel avait disparu cette année-là, ou l'année d'après, c'était parce qu'il avait osé ne pas prêter croyance à ces récits. Oui, la terre ferme était un risque constant. Il valait mieux alors se saisir des cordes et franchir les espaces entre les toits, quitte à se rompre les os en tombant. Ibrahim franchissait chacun d'eux sans difficulté aucune, preuve de son expérience de longue haleine. Il autorisait cependant de courtes pauses quand nécessaire. Car il savait que le pire était d'avancer sans avoir pris le temps de boire un peu d'eau ou croquer un biscuit. Jamais pourtant, il n'autorisait une pause plus longue de deux minutes.

Parfois, plutôt que passer par le toit, ils descendaient par la fenêtre du premier et traversait des vieux bâtiments désaffectés, déjà vidés par les récupérateurs ou autres voyageurs. Franchir les bâtiments, cela permettait de brouiller les pistes au cas où leur présence aurait été détecté. Il fallait toujours user de ces parcours en zigzag, à différentes hauteurs. Des milliers de précautions qui assuraient leur survie.

Puis, ils arrivèrent enfin, en bas d'une pente, un vieil immeuble de trois, quatre étages. A quelques mêtres plus bas, il suffisait de traverser la route principale pour être en bord du fleuve. En continuant cette route, il était possible d'apercevoir un parc.
Ibrahim montra du doigt leur destination. Le troisième étage, deuxième fenêtre du bâtiment. Pour escalader, pas le choix, il fallait sauter de balcon en balcon, n'usant que de ses forces. Il passa le premier, et Lenny comprendra après qu'il savait où se trouvait la clé du verrou de la fenêtre. Le rouquin faisait des bonds assez impressionnants. Parfois, il s'immobilisait une seconde, le corps pendant, le temps de retrouver son souffle et de s'assurer une bonne prise. Puis, par la force de ses bras et de son corps, il se hissait à l'étage supérieure. Il aidait alors Lenny à le suivre, s'assurant qu'il ne chute pas, l'attrapant si nécessaire par la jambe pour l'aider à se hisser à son tour.

Il ouvrit la fenêtre désirée, tous les deux en sueur et crachant un peu leurs poumons après une escalade aussi physique. Ibrahim releva le store et fit glisser la fenêtre, la seule intacte, car réparée bien après la chute des bombes. Ils entrèrent dans ce qui ressemblait à une ancienne chambre, reconvertie. Plus de lit, mais un canapé et quelques chaises.

"Mets toi à l'aise, tu as bien mérité une pause."

Fit le rouquin en prenant soin de refermer le store, puis la fenêtre, quitte à être dans la pénombre. Des précautions, toujours. De la Colonie jusqu'ici, il ne fallait probablement que vingt ou trente minutes, en marchant. Mais ça, c'était sans les précautions et en empruntant les grandes avenues. Avec leurs détours et leurs acrobaties, les deux jeunes hommes sortaient de deux bonnes heures d'acro-toits pour atteindre cette vieille chambre.

Un vieux frigo constamment éteint, et une malle sous le bureau. Dans les armoires se trouvaient de nombreux rangements sous la forme de grandes boites en plastique, chacune portant un nom avec un cadenas. L'une des boites portait le nom de Meunier, celle d'Ibrahim, et probablement celle de son père avant lui. Dans sa poche se trouvait une clé, la seule pouvant ouvrir la malle. Le ton d'Ibrahim se fit plus détendu, comme avant de partir :

"Tu avais déjà vu l'une de nos planques ?"

Les planques de récupérateurs. C'était nécessaire d'en avoir car il était impossible de tout ramener. Ces planques servaient de stockage. Lenny put voir à travers le plastique de la boite d'Ibrahim qu'il restait pas mal de matériel qu'il devait encore ramener à son père, pour qu'il le revende.

Ibrahim ouvrit le frigo et en sortit deux nuka-cola. Il lança l'une des canettes dans les mains de Lenny. La boisson n'était pas très fraiche, voir pas du tout. Mais cela faisait du bien après leur dernières escalade. Ibrahim s'assit sur une des chaises ouvrit sa canette et la but d'une traite, s'en renversant légèrement sur le menton, son t-shirt et son pantalon. Il s'essuya la bouche avec son poignée, clairement satisfait. Il tendit son bras vers le coffre sous le bureau, avant de se lever, prenant conscience qu'il ne l'atteindrait pas.

"Tu veux manger un truc ? On a des biscuits, des vieux sandwichs un peu pourris, ou des biscuits."

Lui prit l'un des vieux sandwichs à la laitue à moitié noirâtre et à la viande séchée. Il croqua dedans, mâcha, et demanda enfin, avec un air plus sérieux et intéressé :

"Alors dis-moi, où veux-tu trouver tes vieux disques ?"

La planque leur servirait de première base pour la suite de leurs activités. Car même devant le portail, il était hors de question de rester à découvert.

Hrp :
Alors, je me suis amusé comme un petit fou à décrire cette première étape. J'espère que tu as pris autant de plaisir que moi et que les longues descriptions n'étaient pas trop longues justement.
Je m'amuse aussi comme un petit fou à zieuter Google Maps pour m'inspirer un peu sur le parcours, en me basant sur de vrais lieux. Donc, si ça peut t'aider, tu peux imaginer que la Colonie Sud se trouve vers le Boulevard de Verdun (Genre, le grand bâtiment blanc, Energy Park, est l'immeuble où se trouve le camp et la sortie vers les ruines).
Ils auront descendu le boulevard jusqu'aux rails, puis après auront évolué vers la rue Carpeau, (vers le Natura Lift) sur la carte en évitant les grands axes.
Pour cette première étape, je n'ai pas proposé de jet de dés.
Dis-moi si tu veux qu'on continue à ce que je te guide à l'aveuglette, ou si tu veux que je t'expose mes plans par mp ;). Sauf si tu as une idée à me proposer !
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Lenny Razevitz
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyJeu 8 Fév 2024 - 0:22
Un peu mis à la porte par la marée-chaussée, qui de la préhistoire jusque après l'apocalypse nucléaire avait toujours été une fonction exercée par des types pas très finauds, le duo se mit en route vers leur aventure, en quittant la sécurité relative de leurs foyers. Lenny jeta un regard en arrière, eut une dernière pensée pour sa mère, pour Olga, Luis et Esteban, et il réajusta son sac à dos d'un geste déterminé avant d'emboiter le pas à Ibrahim.

"T'as une sale gueule mec, ça va aller ?
- J'ai pas beaucoup dormi depuis la dernière fois qu'on s'est vu... Mais ça va aller."
Il ne put réprimer un bâillement somptueux moins d'une minute plus tard. Ils escaladèrent bientôt les toits, et la vigilance nécessaire le réveilla pour de bon. Le danger avait cet effet là sur les sens des gens. Lenny n'avait pas le vertige, mais était d'une nature peu hardie dans les situations à risques. D'autres auraient pu employer des termes moins flatteurs encore. Mais il suivait.

Arrivé à la voix ferrée, Lenny, qui était déjà bien réchauffé par l'exercice matinal, prit une gorgée d'eau dans sa gourde en jetant un œil circonspect à son compagnon qui regarda à droite et à gauche avant de traverser le rail. Il devait avoir une espèce de manie étrange, puisque plus aucun train ne circulait depuis le jour de feu. Il reboucha sa gourde sans commenter, de crainte de le vexer.

"Il y a deux vieux complexes sportifs plus loin ... ça fourmille de Ribleurs. Loin de moi l'envie qu'on joue au foot avec ma tête, si tu vois ce que je veux dire.
- Je suis au courant... Je suis passé par cette avenue par le bas, la première fois que je suis sorti. J'aurais aimé connaître le bon chemin. Le terrain était miné et il y avait un tireur embusqué... On doit rester prudents, Meunier, les toits ne nous protègent pas des veilleurs."

Le parcours du combattant se poursuivit. La vigueur et la jeunesse des deux gars jouaient en leur faveur, mais ce genre de crapahutages auraient été hors de portée de bien des anciens, surtout avec le barda. C'est pour ça qu'en vieillissant, les récupérateurs partaient à plusieurs. Ils étaient moins mobiles et faisaient des cibles plus faciles pour les prédateurs et les pillards, mais le nombre, l'organisation et leur expérience faisaient aussi leur force, et compensaient les inconvénients. Il fallait néanmoins partager le butin en plus de parts, et il était admis par tout le monde que les récupérateurs encore vigoureux et chanceux avaient tout intérêt à faire cavaliers seuls, en général.

C'était quand un récupérateur était jeune qu'il avait le plus de chances de s'enrichir. En vieillissant, ça devenait un métier moins lucratif, tout en restant assez dangereux. Mais beaucoup de jeunes trouvaient malgré tout la mort avant d'avoir eu le temps de jouir des fruits de leurs aventures et d'une retraite bien méritée. La vie étant ce qu'elle était, il n'y avait d'ailleurs pas de retraite à proprement parlé. Il y avait seulement des jeunes casse-cous, des vétérans aguerris, et des anciens sur le retour dont les escapades devenaient de plus en plus rares, ou des reconversions professionnelles.

Ils arrivèrent enfin à la planque. Lenny avait le visage rouge, dégoulinait, soufflait sous l'effort, et son cœur battait à toute vitesse. Il n'était pas un très grand sportif et s'épuisait plus vite qu'Ibrahim.

"Mets toi à l'aise, tu as bien mérité une pause.
- Super..." Il descendit la moitié de sa gourde d'une traite. Tant pis pour les économies, avec toute l'eau qu'il avait laissé s'échapper par tous ses pores, il lui fallait s'hydrater.
"Tu avais déjà vu l'une de nos planques ?
-Jamais, non. C'est coquet, compléta t-il avec un sourire, comme il reprenait son souffle et que le rouge commençait déjà à s'atténuer. Il était jeune, il récupérait encore assez vite. Putain, Meunier, je ferais quand même pas ça tous les matins, quelle suée !
- Tu veux manger un truc ? On a des biscuits, des vieux sandwichs un peu pourris, ou des biscuits.
- J'ai pris des pêches luminescentes et un paquet de madeleines... " Il baissa les yeux, gêné. Il ne voulait pas être malpoli, et épuiser les réserves de la planques, mais au fond de lui, il détestait le goût métallique des pêches luminescentes. Les madeleines, en revanche, avaient été préparées par Olga et lui rappelaient sans qu'il ne sache bien pourquoi de nombreux souvenirs d'enfance, des jours de neige, des jours de pluies, des jours sans fin à jamais gravés dans sa mémoire. Ces petites douceurs avaient des effets bizarres, songea t-il en prenant l'une d'elle et en croquant dedans. C'était inratable, il pensa à un jour de pluie fine où il en avait mangé avec Olga après l'école buissonnière.

" Tu en veux une ? " lui demanda t-il en lui tendant une des madeleines légèrement écrasées par le trajet. Il se dit en lui-même qu'à tous les coups, sans qu'il ne puisse savoir pourquoi, ce moment resterait lui aussi gravé dans sa mémoire. Ces madeleines étaient comme des points de sauvegarde de la mémoire.

"Alors dis-moi, où veux-tu trouver tes vieux disques ?
- J'y ai réfléchis, mais en réalité, ils peuvent bien être n'importe où, ces disques. Une tour de radio d'avant-guerre paraît être une bonne piste, mais elles ont surement déjà dû être fouillées par des spécialistes. Un ancien bar, une fabrique de disques - je ne sais même pas s'il en existe - ou une banale maison oubliée peuvent aussi bien abriter notre trésor. L'idéal, ce serait de trouver l'un de ces magazines spécialisés qui en parlent. Pour l'instant, on ne sait ni ce qu'on cherche vraiment, ni la valeur que ça pourrait avoir. Tout ce que je sais, c'est que je connais un magasin qui en vend et qui donc en achète... et notre ami commun qui est également prêt à payer pour en obtenir de nouveaux. "
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Ibrahim Meunier
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyJeu 8 Fév 2024 - 14:04
Coquet ... Ibrahim eut un sourire amusé en entendant la remarque. Il regarda autour de lui :

"C'est un luxe d'avoir un endroit comme ça ici."

Ils étaient en plein dans les ruines de la capitale, hors de chez eux. Chaque minute passée dehors signifiait risquer la mort. Ainsi, pouvoir profiter d'une pause sans avoir à regarder derrière soi était un privilège. Comme le garçon l'avait dit, les toits ne protégeaient pas des veilleurs. Et Ibrahim était bien d'accord. Hors des camps, il était impossible d'échapper à ceux que certains surnommaient les Voltigeurs, ou les "corbeaux de la capitale". Ainsi, leur planque actuelle permettait aux deux jeunes hommes de reprendre leur souffle sans s'exposer.

Lenny était exténué, plus qu'Ibrahim. Mais il comprenait. Lui-même était ravi de cette pause méritée et nécessaire. Ils devaient être capables d'économiser leurs forces en cas de coup dur.

"Tu verras, encore une ou deux expéditions comme ça, et tu n'y penseras plus."

Le rassura t'il. Il se souvenait encore de sa première virée avec son père, alors qu'il était à peine adolescent. Il avait cru mourir de fatigue ce jour-là, persuadé que jamais il ne serait capable de faire ce travail un jour. Puis, d'épreuves en épreuves, son corps s'était endurci pour lui permettre de faire ce qu'il faisait aujourd'hui.

"Tu ferais mieux de les garder pour plus tard."

Conseilla le rouquin. Mais Lenny en avait trop envie, et dévora son goûter. Un repas de la maison était toujours agréable. Pourtant, Ibrahim estimait qu'il valait mieux le garder pour plus tard, lorsqu'ils n'auraient pas de planque comme celle-ci où se reposer. C'étaient dans des moments où ils étaient forts exposés que le goût du chez-soi était inestimable, revigorant même les déterminations les plus détériorés.

Le rouquin prit l'une des madeleines et la dégusta.

"Hmff, c'est bon ..."

Fit-il en la croquant en plusieurs bouchées. Il n'y avait pas à dire. Rien ne valait un met préparé à la main, surtout à leur époque. Le goût, la sensation procurée était tout à fait différente que tous ces biscuits vieux, secs et sans saveur réelle. Ibrahim pourquoi Lenny n'avait pu résister à la tentation.

Lenny expliqua alors. Ibrahim l'écouta, la mine sérieuse, la bouche à demi-ouverte comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose à tout instant. Mais rien ne sortait. Il écoutait et apprenait que Lenny ignorait où chercher réellement. Oh, il avait des idées, des théories, et cela restait quelque chose. Mais le récupérateur pensait qu'après l'avoir invité à explorer ensemble, que le garçon connaissait déjà un lieu où trouver ce fameux "trésor" musical.

"Je vois ..."

Ibrahim se pinça et massa légèrement le menton avec ses deux doigts, en signe de réflexion. Que faire de tout ça. Le jeune homme se leva, s'approchant du bureau à la recherche de quelque chose. Au loin, Lenny put entendre des coups de feu lointain. Ce n'était pas tout proche, peut-être même de l'autre coté de la Seine. Les bruits sommaires lorsqu'on explorait les ruines, mais qui rappelait que même ici, ils étaient tout proche du danger.

"Il y a un problème ?"

Fit Ibrahim qui n'avait pas entendu les sons au loin, pris dans sa réflexion. Ses sens étaient également moins affutés que Lenny. Le rouquin fit mine à Lenny de se rapprocher. Il venait de sortir d'une petite boite, un grand nombre de vieilles feuilles manuscrites. Ibrahim les étala sur le bureau. Il était difficile de bien percevoir les détails dans la pénombre mais Lenny put aisément voir à quoi il avait affaire. Un fabuleux trésor.

Chaque feuille était le fruit d'expériences des nombreux récupérateurs jusqu'ici. Des cartes de la capitale manuscrites à la main et qui portaient de nombreuses annotations. La majorité ne représentait que la partie Nord-Ouest de la capitale : leur zone. Car rares étaient les fous à avoir osé s'aventurer plus au sud. Trop loin et donc trop risqué. Les récupérateurs de la Communauté n'avaient qu'une quantité limité de matériel. Voilà pourquoi il était dangereux de s'aventurer sur la distance et la durée. Mais certains l'avaient fait. Voilà pourquoi Lenny put trouver quelques feuilles, trop rares, qui décrivaient quelques quartiers au sud ou l'est de la capitale. Les annotations expliquaient quel genre de quartier avait retenu l'attention d'un récupérateur, et pourquoi. Souvent, c'était parce qu'un camp de Ribbleurs avait été repéré par là. Sur l'une, un rond rouge entourait une zone précise avec écrit en gros "Nid de goules !!!" ... à éviter donc. Et enfin, certaines décrivaient les lieux d'intérêts, qui pouvaient rapporter gros. Certains récupérateurs aimaient garder certaines zones secrètes, pour leur intérêt personnel. Il était aussi monnaie courante, une fois à la retraite, de monnayer ces secrets aux plus jeunes. Un moyen de profiter de son expérience et la marchander. Mais d'autres avait à coeur la Communauté, ou savaient simplement qu'ils ne retourneraient pas là-bas. Ceux-là inscrivaient leurs mémoires sur ces bouts de papier, à bon entendeur.

Ibrahim explorait les feuilles, à la recherche de celle dont il se souvenait. Il semblait avoir du mal à décrypter les cartes, obligé de rapprocher les feuilles de ses yeux. Peu étonnant dans cette pénombre, certes ... mais à ce point ? Enfin, le regard du rouquin s'éclaira.

"Voilà ! Regarde ici ..."

Il présenta une feuille qui représentait une gare, celle de la Défense. Un triangle était inscrit pour délimiter une zone exacte. Chaque côté était un lieu précis : La Communauté, la planque où ils se trouvaient, et la gare de la Défense. Dans un petit cadre en bas se trouvait le nom des lieux d'intérêts dans cette gare. Ibrahim laissa Lenny lire les petites inscriptions de ce cadre :

Citation :
- Centre commercial
- Cinéma
- Fnake

DANGER :
- Nids de Radcafards
- Meute de Radcaniches

"On devrait pouvoir trouver ce fameux "trésor" là-bas ? Tu en penses quoi ? Selon comment on s'y prend, ça devrait nous prendre entre quatre et six heures pour aller jusque là-bas ... mais ce qui est bien, c'est que pour le retour, on pourra directement rentrer à la maison sans passer par la planque."

C'était une idée, Ibrahim semblait partant pour celle-ci. Au moins, ils avaient un but à atteindre, plutôt que de chercher à l'aveuglette. Sur les autres feuilles, un lieu d'intérêt semblable pouvait retenir l'attention des deux jeunes hommes. Il y avait une autre Fnake, dans un quartier commercial. Mais celui-ci était plus éloigné, proche de l'arc de triomphe, et nécessitait de traverser le fleuve.

Ibrahim regarda Lenny dans les yeux, attendant la réponse de son partenaire.

Citation :
Hrp : Alors, j'ai fait mention des coups de feux pour rappeler que Lenny a une meilleure perception qu'Ibrahim.
Donc, si tu regardes Google Map, l'objectif proposé par Ibrahim serait la Fnac de la gare La Défense.
La seconde idée serait la Fnac des Ternes.
Pour rappel, nos deux lurons se trouvent dans la Rue Carpeaux actuellement.

Bien sur, Lenny peut très bien proposer un tout autre plan que celui d'Ibrahim. Que ce soit parmi les cartes, ou de sa propre expérience personnelle.
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Lenny Razevitz
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptySam 17 Fév 2024 - 21:55
Au loin, les coups de feu habituels pétaradaient. Trop éloignés pour être inquiétants, et simplement trop habituel pour que Lenny y prête attention.

Ibrahim lui présenta un vrai travail de repérage et d'exploration consigné sur carte. Lenny lut avec application, en écoutant d'une oreille distraite les explications et la proposition d'Ibrahim. Il était fasciné. La Fnake, c'était un lieu qui lui était complètement inconnu.

Ibrahim lui expliqua qu'il s'agissait d'un centre commercial d'avant-guerre, dévasté, comme le reste. Les centres commerciaux, les galeries marchandes, étaient régulièrement des lieux qui étaient occupés par des communautés, rarement amicales et accueillantes.

C'était des abris en dur, avec des portes faciles à défendre, et suffisamment d'espace pour y construire un bidonville. Lenny soupçonnait que son acolyte n'y avait jamais mis les pieds et qu'ils allaient s'engouffrer dans l'inconnu, et donc des ennuis jusqu'au cou. Sa mésaventure à la fonderie avec les Boomlanders et la Septième l'avait vacciné aux risques inconsidérés... Déjà peu courageux, il était devenu clairement peureux et méfiant. Sa question qui allait suivre était évidente.

" Tu y es déjà allé dans cet endroit ? "

Lenny était presque sur que non.

" Essayons... Mais on devrait rester prudents et économiser nos forces. On aura peut-être besoin d'une arme. Moi j'en ai pas... On devrait y aller. Il faudra trouver des choses utiles à revendre si on ne trouve rien... Non ? "

* * *

Ils s'étaient mis en route. Progressant toujours par les toits et les étages quand c'était possible, ils arrivèrent près d'un magasin de Mr Handy, dont la devanture au verre éventré titrait en lettres bancales Monsieur Coup-de-Main avec une mascotte figurant un Mr Handy tenant un chapeau melon dans sa pince et affabulé d'une moustache en guidon. Ridicule.

Ils surplombaient d'un étage la rue et dominait le magasin et la rue aux trottoirs éventrés. Une voix féminine cria, venant du magasin. Il y eut les bruits d'une bagarre, plus de cris et des injures.
[/b]
" Au secours ! Quelqu'un ! "[b]

Lenny se figea, blème. Son cœur lui disait qu'il fallait intervenir, son instinct lui disait d'intervenir, sa bonté lui disait d'intervenir, mais sa raison - et peut-être sa lâcheté - l'empêchait de se jeter tête la première dans le magasin.

Derrière l'encadrement d'une porte sans porte de l'appartement dans lequel ils se trouvaient, une cage d'escaliers à dévaler l'aurait mené instantanément au rez-de-chaussée. Mais pour quoi faire ? Traverser la rue et jouer les héros ? Le valeureux chevalier blanc ? Et mourir pour une inconnue ?
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Ibrahim Meunier
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyDim 18 Fév 2024 - 14:22
A la question de Lenny, Ibrahim lui fit un signe de tête négatif.

"Pas aussi loin ..."

Précisa t'il, en pointant du doigt la carte située sous le nez de son acolyte. Il indiquait une place située sur un croisement, à mi-chemin. Ibrahim n'eut pas à être plus clair.

"J'ai fait plusieurs expéditions jusqu'ici ... mais jamais plus loin."

Même les destinations à quelques heures de marche pouvaient prendre des jours, si mal préparé. Le danger était à chaque coin de rue, et à lui seul, un récupérateur ne pouvait transporter un nombre important d'objets. Voilà pourquoi tant de lieux étaient encore inexploités. Un quartier pouvait prendre des mois avant d'être totalement récuré par les récupérateurs. Et plus un lieu attirait les convoitises, plus ses conquérants passaient leur temps à s'entretuer pour le butin. Souvent, il restait intouché, car leurs détenteurs n'avaient pas le temps d'en profiter, préoccupés à le défendre. Voilà pourquoi, il était parfois plus prudent de se focaliser sur des boutiques ou bâtiments hasardeux.

"Mais si on veut éviter de chercher à l'aveuglette, c'est le lieu qu'il nous faut."

Fit Ibrahim en regardant Lenny dans les yeux. Il ne le forcerait pas. Ils pouvaient changer leur expédition en quelque chose de moins ciblé, de moins ambitieux. Ils pouvaient toujours aller ailleurs pour quoi que ce soit d'utiles pour le campement. Cependant, quitte à trouver des vinyls à revendre, en quantité suffisante, il fallait chercher dans les lieux les plus stratégiques.

Quand Lenny lui admit ne pas avoir d'armes, Ibrahim le regarda, troublé, presque d'un oeil de jugement.

"Comment as-tu survécu jusqu'ici ?"

Il releva légèrement son t-shirt et révéla, accroché fermement à sa ceinture, un étui. Il révéla un couteau de combat. Une belle arme, un peu vieillote, mais encore coupante. Il la posa devant Lenny pour qu'il puisse l'observer.

"Ne jamais sortir sans arme. Jamais."

Lui fit-il d'un ton calme, mais catégorique, comprenant que ce jeune homme n'avait pas reçu l'éducation suffisante à la survie à l'extérieur. Même un récupérateur devait avoir un instrument de défense, capable d'infliger blessures, voir la mort. Il passa sa main sur son menton, pris de réflexion. Etait-ce prudent ? De s'en aller vers une telle expédition avec ce jeune homme, désarmé et manquant visiblement d'expérience ? Ibrahim se sentait quelque peu responsable de ce qui pouvait arriver.

"On te trouvera un truc, quoi que ce soit sur la route ... mais il faut que tu puisses te défendre."

Ils finirent les préparations, Ibrahim rangeant les cartes. Il donna un stylo et une vieille feuille de papier vierge pour que Lenny recopie l'itinéraire. Hors de question de faire sortir ces cartes de la planque. Elles n'étaient là que pour la consultation.

"Privilégie les ruelles ... et n'hésite pas à tracer des chemins alternatifs."

Indiqua Ibrahim qui finissait de ranger le tout avec attention. Lorsque Lenny eut achevé sa mission, le rouquin se rapprocha du rideau de métal et le rouvrit, avec une certaine prudence. La voie était libre, ils pouvaient s'en aller, redescendre les balcons qui les séparaient de la terre ferme.

----------------------------------------------
Sur le chemin, Ibrahim insista lourdement pour éviter de longer le fleuve, favorisant la ruelle qui se trouvait à quelques mètres seulement de la cachette. Et comme à son habitude, il chercha à éviter de rester sur la terre ferme le moins longtemps. Avant de partir, il indiqua le parc qui se trouvait non loin de la planque, dans l'autre direction.

"Ne traverse jamais ce parc ... il est infesté de goules."

Un détail qui pourrait peut-être sauver la vie de Lenny un jour.


Leur parcours était comme à l'accoutumée, sportif. Heureusement, les bâtiments étaient souvent collés l'un à l'autre, nécessitant l'usage de la corde d'Ibrahim que rarement, si ce n'était pour se hisser ou redescendre à différentes hauteurs des bâtiments. S'adaptant au rythme de son partenaire, Ibrahim autorisa, voir multiplia les pauses pour qu'il puisse continuer sans épuiser son endurance. Lui-même en profitait pour reprendre son souffle. Habituellement, son objectif était plus proche, et il lui était permis de prendre son temps. Mais cette fois, la distance était plus longue. Il fallait donc franchir les étapes avec plus de célérité.

"On va faire une pause ici ..."

Il indiqua un vieux supermarché, totalement nettoyé par des dizaines de passages de récupérateurs et autres voyageurs. Comprenant que Lenny ne saisirait pas son intention, Ibrahim se fit plus précis, souriant d'agacement :

"Non pas là ... à coté."

Il indiqua un bâtiment qui ne payait pas plus de mine que les autres.

"C'est un ancien bâtiment de scouts ... on devrait pouvoir te trouver une arme là-dedans."

Fit-il, se faisant plus clair. Il n'avait jamais vraiment compris ce qu'étaient des scouts, et Lenny l'ignorait surement aussi. Mais selon les conseils d'un vieux débris, mort depuis déjà quelques années, il était possible de trouver des couteaux parmi le matériel. Avec de la chance, Lenny trouverait peut-être quelque chose d'utile.
Une fois avoir fouillé le bâtiment, et profité d'une pause plus longue que les autres, mais encore trop courte, les deux partenaires se remirent en route.
Avec une pointe d'agacement résignée, ils durent longer une avenue. Les bâtiments s'espaçaient, et cela devenait dangereux de les franchir, même avec une corde. Lenny put voir qu'il y avait de plus en plus de boutiques, des hôtels, même une mairie. Ibrahim lui montra quelques bâtiments du doigt, chuchotant presque.

"J'ai déjà fait quelques expéditions par-ci, et par là."

Puis, son ton se rassombrit, en indiquant un grand hôtel, dont il aurait été plus simple de traverser par là.

"Par contre, évite ce bâtiment. Crois-moi."

Sa mine laissait entendre une malheureuse expérience par le passé. Ibrahim la raconterait, si Lenny lui demandait. Mais il n'entra pas dans les détails. C'en était presque dommage. Un hôtel aussi grand, il devait y en avoir des trésors.

Dès qu'ils le purent, Ibrahim insista pour quitter l'avenue pour des rues, ruelles plus modestes. Il se faufila par une fenêtre cassée de l'un des buildings, Lenny pouvant voir que le jeune homme savait user de sa souplesse avec habilité. Ils rejoignirent au plus tôt les toits et continuèrent leur avancée. Une pause fut à nouveau autorisée, dans une vieille mais très célèbre chaine de fast-food dont l'un des représentants était encore présent.

Ibrahim en sortit des biscuits d'avant-guerre, même des vieux steak emballés qu'il mit dans son sac, avant de partager les biscuits. Il prit un peu de son eau et la versa dans une vieille machine à sodas. Il demanda si Lenny voulait quelque chose, avant de se verser un soda, ou ce qui s'apparentait à l'un d'eux.

"Je sais pas avec quoi ils faisaient leur viande à l'époque ... mais même après tout ce temps, on peut encore les consommer sans trop chier mou."

Fit Ibrahim en blaguant. Dommage que les machines ne soient plus en état de marche, ils auraient pu se concocter un rapide burger.

-----------------------------------------------------------------------------

Leur route reprit, devenant presque monotone malgré toute l'attention qu'ils donnaient. C'étaient de ces moments qui devenaient presque méchaniques, parce qu'il n'y avait pas d'accident notable. Chacun en oublierait presque l'avoir pratiqué une fois l'expédition finie. Ruelle, passage sur les toits, rares pauses, et au loin, ces gigantesques buildings qui ne semblaient jamais se rapprocher, jusqu'à ce qu'ils y parviennent enfin.

Passer par les rues en devenait de plus en plus obligatoire, et la prudence était de mise. Territoire inconnu, mais surtout, cette zone était un ancien centre névralgique. Des vieux ponts d'autoroute, et ces gigantesques buildings qui devaient en attirer, du monde. A un moment, tous les deux admirent qu'ils avaient besoin de se poser, de reprendre vraiment leur souffle, et leurs forces après la longue traversée en ville. Ibrahim accepta. Inutile de risquer leur vie sans être capable de se défendre, ou de fuir.
Ils se postèrent ans un bâtiment, situé tout proche de l'ancien et gigantesque galerie marchande qui détenait leur précieux magasin, la Fnaque.
Ibrahim tendit un vieux pain à burger récupéré dans le fast-food précédent, pour que Lenny se nourrissent. Lui en dévora un, répandant des miettes sèches un peu partout sur le sol et sur lui. Il se rinça la gorge en avalant une gorgée d'eau. Sa bouteille était presque vide, et il espérait trouver de quoi la remplir dans la galerie marchande. Lenny observait par la fenêtre les quelques magasins visibles. Ibrahim le laissa faire, bien qu'il trouvait cela quelque peu imprudent. Il lui laissait encore le loisir de regarder par la fenêtre quelques secondes, puis, il choisirait de le forcer à se rasseoir et se détendre.

Mais il n'en eut pas l'occasion, lorsque des cris résonnèrent au loin. Cette fois, ce fut Ibrahim qui releva la tête pour se pencher vers la fenêtre à son tour. Il y avait du tumulte, tout droit venu d'un magasin de robotique, celui-là même que Lenny scrutait d'un oeil distrait peu avant. Ibrahim échangea un regard avec son partenaire. Il avait entendu, et reconnu la féminité et la détresse dans la voix. Il n'y était pas insensible, cela se voyait, mais ses traits étaient déjà renfrognés par le lourd pragmatisme dont il était capable. Ibrahim jaugeait la réaction de Lenny, et il lui dit, chuchotant :

"Tu ne peux rien faire pour elle."

Lenny comprit. Ce n'était ni la première, ni la deuxième, ni la dernière fois que son ainé se confrontait à un tel dilemme. Le peu de temps qu'ils avaient passé ensemble, Ibrahim savait que Lenny manquait d'expérience de l'extérieur, du genre d'homme qu'il devrait être pour espérer survivre à ces terres. Il lui attrapa le bras, et le serra. Pas pour lui faire mal, mais pour avoir une prise sur ce garçon, lui faire savoir qu'il comprenait ce qu'il ressentait :

"Tu n'es pas un soldat, tu n'es pas un sauveur ... nous ne sommes pas venus ici pour aider. Nous avons une mission, et nous devons nous y tenir."

Lui fit-il calmement, d'une voix qui se voulait impassible, presque insensible. La voix de la jeune femme continuait de résonner, appelant au secours, implorant. Il était aisé de s'imaginer ce qui l'attendait. Parmi les injures, les voix d'hommes ... au moins deux ... mais qui sait, plus.

Hrp : Long RP, pleins de détails, comme tu les aimes ahah (et comme je les aime). Je m'amuse toujours comme un fou avec Google Maps.
Ca te va si on respecte la carte et qu'on dise que la Fnaque se trouve dans une grande galerie marchande ? A nouveau, si tu veux t'en inspirer, nos cocos s'en vont à la Fnac la Défense ;).
(Et oui, Ibrahim a fait passer Lenny par un Macdo).

Si tu as eu le courage de tout lire, et si oui, je t'en remercie, tu as dû voir qu'Ibrahim invitait Lenny à trouver une arme pour se défendre.
Je t'invite à en faire la demande au Maitre du jeu, voir de lancer un dé chance/loterie pour savoir ce que tu obtiens dans ta recherche. A toi de voir, tu peux très bien dire que rien n'a été trouvé, et que nous continuons désarmer.

Pour ce qui est de l'agression, Ibrahim semble avoir été clair. Néanmoins, si Lenny décide d'agir, je te laisse gérer ta stratégie et tes lancers de dés. Je préciserai néanmoins si Ibrahim décide d'agir, ou l'abandonne à son sort, ahah.
Je serais tenté que nous jouions le nombre d'agresseurs au dé, avec un dé loterie à nouveau ... et qu'il ne puisse y en avoir minimum deux en cas de réussite, et d'augmenter le nombre à mesure que le dé chance est un échec.
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Lenny Razevitz
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyDim 25 Fév 2024 - 13:59
Ibrahim se montrait insensible aux cris de détresse qui montaient d'en bas. Lenny avait qu'il avait raison, mais en lui monta une vague de dégoût pour son compagnon. Sans doute qu'il lui renvoyait l'image de sa propre lâcheté et de son impuissance. Mais pas seulement.

Le jeune adolescent avait ses hormones en plein chamboulement, comme tout les adolescents de son âge, et avait la naïveté et la fougue de la jeunesse intrépide. Il avait appris à apprécier Meunier, depuis ces deux derniers jours. Il lui avait laissé une seconde chance, il s'était dit qu'il n'était plus le gamin égoïste et méchant qui se fichait du sort des plus faibles. Il s'était trompé, et en comprenant que Meunier était toujours le même connard insensible au sort des autres, il éclata de colère. Il attrapa d'une main rageuse le col de son compagnon de route, et cracha ses reproches, les sourcils froncés :

" Non, on ne peut pas rester sans rien faire ! Elle est peut-être simplement blessée ou bloquée ? On doit aller voir !"

L'autre hésitait. Lenny lâcha le col d'Ibrahim, et se détourna, en lui présentant son dos. Ses mains et ses jambes tremblaient de rage, et des larmes qu'il peinait à retenir lui montaient aux yeux. Il ne voulait pas que ce sale type le voit dans cet état. Il reprit d'une voix tremblante, mélange de colère mal contenue, de peur et de tristesse :

" Si tu ne veux pas y aller, reste ici, je descends seul et je vais voir. "

Et sans attendre sa réponse, il entreprit de descendre l'escalier. Dehors, les cris continuaient.

" Au secours ! De l'aide ! "

Lenny avançait courbé, dans l'ombre, prudemment, aussi discrètement qu'il le pouvait, malgré la peur. La dague rouillée que lui avait confié Ibrahim était serré dans sa main, tenue comme une griffe, la lame vers le bas.
Il arriva au niveau des fenêtres du bâtiments, et jeta un regard sur la rue, et sur le magasin d'en face. Il verrait peut-être mieux l'intérieur d'en bas, et espérait pouvoir évaluer la situation avant de foncer. Il plissa les yeux pour distinguer quelque chose.

[TEST DE PERCEPTION : Réussi, 41]

Lenny ne voyait pas la jeune femme, mais il entendait sa voix de façon plus claire. Elle était bien dans le bâtiment en face, et ses cris ne semblaient pas être ceux d'une simulatrice. Elle était vraiment en danger. Il n'entendait rien d'autre qu'elle. Donc personne d'autre dans les environs. Lenny sentait que c'était à sa portée. Il sentait dans ses tripes serrées par la peur qu'il pouvait agir et faire une bonne action. Cette andouille de Meunier avait besoin d'une bonne leçon : dans la vie, il faut avoir le courage d'aider son prochain.

Lenny cria de sa voix qui dérailla bizarrement, peut-être parce qu'il n'avait pas l'habitude de monter le ton si haut, lui qui était toujours si calme et si discret :

" Mamzelle ! Je suis là ! Vous êtes sauvée ! Décrivez votre situation pour qu'on puisse vous aider ! "
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Le Marchand de Sable
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyLun 26 Fév 2024 - 21:10
Les cris perçants de Lenny résonnaient dans la rue déserte, perturbant le silence oppressant qui régnait depuis les pauvres cris de la jeune femme. Les appels de détresse de la jeune femme s'échappaient de la fenêtre du magasin.
- "Ah, enfin quelqu'un ! Ils sont partout, je suis piégée dans l'arrière-boutique. Ils sont... ils sont affamés !" 
Les paroles terrifiées de la jeune femme se perdaient dans l'étendue abandonnée de la rue, mais l'anxiété qu'elles suscitaient était palpable. 

Lenny, les yeux rivés sur la vitre sombre, tentait de scruter l'intérieur du magasin, mais la distance le laissait dans le flou le plus total.
La petite boutique, isolée entre les vestiges de deux anciens bâtiments, était plongée dans l'obscurité la plus totale. Aucune lumière ne filtrait à travers les vitres sales, et la silhouette de la jeune femme était invisible. Lenny se rendait compte de l'absurdité de sa tentative d'observation, mais l'alternative était de s'approcher davantage, ce qui n'était pas dépourvu de risques. 
Allait-il se mettre également en danger en s'approchant ? Lui, qui n'avait en sa possession qu'une pauvre arme de fortune bien peu efficace contre la majorité des dangers des terres désolées de la capitale. Dehors, les cris continuaient, se changeant en supplication. Quel danger se cachait derrière ces appels à l'aide ?

Les ruines environnantes semblaient murmurer des histoires de déclin et de désolation, formant un décor lugubre pour le dilemme de Lenny. Peut-être qu'Ibrahim avait raison ? Peut-être que Lenny n'était pas le héros qu'il pensait être ? 
Et pourtant.. de part ses quelques mots, il avait redonné espoir à la jeune femme. . La nécessité de prendre une décision devenait pressante, et Lenny se sentait piégé entre l'envie d'aider et la prudence nécessaire.
Néanmoins.. pouvait-il reculer ? Lui qui avait donné implicitement sa parole sur le fait d'aider la jeune femme. Quoi qu'il en soit et peu importe les dangers que renfermaient cette boutique, si le jeune ne prenait pas vite une décision.. qu'allait-il arriver à la jeune femme ? Personne ne pouvait le savoir. Si Lenny voulait aider, il serait obliger d'aller voir par lui-même.
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyJeu 29 Fév 2024 - 10:38
"On ne doit rien du tout."

Répliqua Ibrahim, les sourcils froncés cette fois, mais restant calme. Il prenait sur lui, mais le cachait bien. Il ne pouvait entrer dans le jeu du sentiment, sombrer à ses émotions tel Lenny le faisait. Il était jeune, inexpérimenté, que pensait-il pouvoir faire s'il tombait sur une bande de pillards assoiffés de sang et de chair ? Il finirait tué, ou pire, partagerait le destin de cette pauvre femme qui appelait à l'aide. Même un seul pillard ? Lenny avait peu de chances de prendre l'ascendant, surtout avec ce pauvre couteau qu'ils avaient trouvé dans le centre de scouts. Non, c'était bien trop dangereux, hasardeux.

"Nous ne sommes pas des soldats, nous sommes des récupérateurs ..."

Et les récupérateurs devaient être discrets. Ce n'était guère glorieux, mais ils étaient l'équivalent des rats. Ils se faufilaient et vidaient les lieux tels des charognards. Et les rats n'allaient jamais affronter les loups ou autres prédateurs. Ils devaient savoir où était leur place. C'était la première leçon qu'enseignaient les adultes aux jeunes récupérateurs.

Mais est-ce que Lenny était du sang à devenir un récupérateur ? Il répliqua à Ibrahim qu'il irait seul, dans ce cas. Le rouquin le retenait par la manche, mais finit par la lâcher. Dans le cas contraire, Lenny aurait été capable de l'arracher pour se libérer de l'emprise de son ainé. Ou pire, de s'en prendre à lui pris par sa folie émotive. Ibrahim ne dit mot, le laissant partir. Son regard lui en disait long : s'il se mettait dans la mouise, il l'y laisserait. Ibrahim avait fait sa part, en l'avertissant de ne pas y aller. Lui resta assis, satisfait de sa cachette, et préférant attendre que le danger se soit éloigné.

Quelques minutes après, Ibrahim entendit une voix criarde. Légèrement déformée par l'intensité, il la reconnut la seconde suivante, c'était celle de Lenny qui conversait avec la femme. Le rouquin se retourna, osant un regard vers la fenêtre. Il le voyait en contrebas, et eut un rictus d'agacement.

*Cet abruti va rameuter tout le monde dans le quartier à hurler si fort.*

Pensa t'il, déboussolé par l'amateurisme de ce gosse. Comment avait-il survécu aussi longtemps, seul, dans la Capitale ? Il faisait n'importe quoi, porté par ses émotions. La voix féminine de la femme filtrait hors des fenêtres. Ibrahim tendit l'oreille, n'entendant que quelques bribes, inaudibles pour lui qui était plus éloigné. Il garda son regard posé sur Lenny, veillant à ce qu'il faisait, n'espérant plus qu'il ferait demi-tour. Ibrahim avait bien compris que ce gosse était irrécupérable. Encore un jeune fou qui osait sous-estimer la Capitale. Dans quelques minutes, il l'apprendrait probablement à ses dépens. S'il était chanceux, sa mort serait rapide.
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Lenny Razevitz
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyDim 3 Mar 2024 - 18:13
Lenny était inquiet et imaginait les pires choses. Dans cette ville, tout était affamé. ça pouvait être de simples radcaniches ou des créatures plus déplaisantes. Lenny n'avait plus le courage d'y aller seul, il sentait que ça allait tourner au jus de boudin.
" Ne vous en faîtes pas Mamzelle, on va gérer la situation, vous n'avez plus rien à craindre ! J-j'arrive dans un instant. Tenez bon ! "

Il mentait. Elle avait tout à craindre. Lenny battit en retraite et monta l'escalier pour retrouver Ibrahim.

" Tu as entendu ça, Meunier ? C'est... c'est peut-être pas si difficile de la libérer non ? Elle s'est retranchée dans l'arrière boutique, il y a sûrement, genre, une fenêtre ? Ou alors on pourrait faire une diversion, ou aller chercher du secours et du renfort ? Bordel, Meunier, arrête de me regarder comme ça ! C'est une vie humaine qui est en jeu ! Et même si ça ne suffisait pas à te motiver, espèce de sans-cœur, c'est une boutique de robotique, tu sais très bien que le moindre circuit imprimé peut se troquer comme de l'or ! "

Lenny essayait de trouver les arguments pour convaincre son partenaire, mais ce n'tétait pas si facile. Il ne le connaissait pas encore si bien que ça, et la réciproque était vraie. Pendant qu'il discutait, il fouillait chaque meuble, chaque placard, chaque endroit. Des épingles à nourrices, des vêtements moisis, du scotch, un vieux matelas verdi et noirci, des rubans tue-mouche, des canettes de fer vides, un landau vide aux couleurs délavés, une lampe sur pied brisés, des morceaux de verres et des gravats constituaient l'ensemble du contenu Ô combien sans valeur de la pièce.

" Elle a dit "ils sont affamés" ... De quoi elle peut parler ? "

Lenny envisageait tous les plans. Son préféré était de faire sortir les bêtes affamés, quelle qu'elles soient, en leur jetant de la nourriture par la fenêtre et en les abattant à vue. Mais lui même n'avait qu'un couteau, et dans la pièce où il se trouvait, en dehors d'une lampe sur pied en bois brisée qui pouvait faire office de long gourdin, il n'y avait guère de quoi faire un plan incroyable...
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Ibrahim Meunier
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyLun 4 Mar 2024 - 23:26
Qu'est-ce qu'il faisait ? Ibrahim le vit parler en direction de magasin, avant de se retourner et se diriger vers la cage d'escalier. Le rouquin avait bien entendu, Lenny avait dit "vous", pas "je". Et en le voyant arriver à l'appartement, ses doutes se confirmèrent.

"Oh non, non, non, non, non."

Fit-il, d'un ton catégorique en remuant son doigt en signe de refus. Il se releva, furieux, prêt à en décoller une à ce gamin qui faisait n'importe quoi. Il venait de trahir sa position, les mettant tous les deux en danger. Et le pire était, que Lenny s'en moquait, poussé par son courage, ou plutôt par ses hormones. La voix d'une femme, c'était tout ce qu'il fallait pour qu'il perde toute raison. Ibrahim se rapprocha, et fit une claque bien sentie dans l'arrière du crâne du garçon. Il ne l'avait pas volée, celle-là.

"Je peux savoir ce que tu fous espèce d'abruti ?"

Ibrahim ne perdait pas souvent son calme. Mais là, lorsqu'un crétin fini les mettait tous les deux en danger de mort, il ne pouvait résister à la tentation de lui faire connaitre sa pensée.

"Tu as dit que tu allais la sauver seul, tu assumes !"

Il le regarda de ses yeux verts, profondément furieux face à ce qu'il considérait comme la bêtise d'un enfant immature. Lenny avait fait son malin, l'insultant, prétendant pouvoir gérer la crise seul. Et il s'était planté en beauté. Sauf que cette bêtise risquait de les faire plonger tous les deux. Et ce n'étaient pas les idées de Lenny qui arriveraient à le convaincre, elles lui paraissaient toutes improvisées, sans fondement, et clairement irréfléchies.

"Appeler du renfort ? Où donc ? Dis-moi ça de suite."

Il le regarda, le laissant répondre, sachant qu'il ne pourrait lui apporter un retour suffisant. De quoi amener Lenny à se rendre compte de sa stupidité. Ibrahim reprit :

"Une diversion ? Oui bien sur, je vais risquer mon cul pendant que tu contes fleurette à ta nouvelle petite copine ? Et dis-moi comment donc tu comptes te défendre avec ton petit poignard rouillé ? Parce que monsieur s'en va en expédition sans arme aucune."

Il était sévère, et Lenny le méritait. Le garçon se défendait, prétendant que le feu en valait la chandelle, mais ça ne prendrait pas. La règle d'or d'un récupérateur était d'évoluer, toujours, avec prudence, et de savoir jauger le danger.

"Et à quoi te serviras te rouler sur les richesses, si tu finis en merde de radcaniche ? Dis-moi ? Hmm ?"

Conclut-il. Ibrahim n'était pas stupide. Quand il pouvait agir, il n'hésitait pas à se donner à son maximum. Voilà pourquoi il avait accepté de partir dans cette quête improbable de vinyls. Mais là, Lenny ne pouvait même pas prétendre savoir ce qui les attendaient. Et Lenny avait beau chercher, il ignorait à quoi s'attendre.

"Et c'est comme ça que tu penses me convaincre que tu sais ce que tu fais ?"

Il le regarda, les bras croisés, se demandant, osant croire que sa rare sagesse, acquise de l'expérience, ferait son bonhomme de chemin dans la cervelle de ce gosse. Il le regarda en silence, avant de répéter, une dernière fois :

"On ne lui doit rien."

Cette femme s'était aventurée seule dans la capitale et s'était mise seule dans le pétrin. C'était clairement sa faute si elle risquait de finir en chair fraiche.
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Le Marchand de Sable
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyVen 8 Mar 2024 - 1:58
La femme, barricadée dans l'arrière-boutique, frémit en entendant les cris lointains de Lenny. Son cœur battait la chamade, entre l'espoir d'une aide imminente et la terreur des dangers qui rôdaient à l'intérieur. Quelle en serait donc la finalité ? Le courageux Lenny allait-il venir la sauver ? 
- "Oh, s'il vous plaît, ne tardez pas ! Ils sont de plus en plus proches !"
Les cris de détresse résonnaient encore dans la rue déserte, et elle se mit à supplier de nouveau, s'époumonant comme jamais Comme si sa vie, non, sa vie en dépendait. Seule, elle ne survivrait pas. Elle le savait. Lenny devait également s'en douter.  
- "Venez, je vous en conjure ! Je ne tiendrai pas longtemps seule ici. Ils sont affamés. Ils vont entrer. Ils vont entrer !"
Le dilemme de Lenny, partagé entre sa volonté d'aider et le danger potentiel, flottait dans l'air. La femme, vulnérable et piégée, attendait anxieusement l'arrivée de son sauveur, espérant que sa promesse n'était pas vaine. 
Espérer était bien la seule chose qu'elle pouvait faire. Pouvait-elle avoir foi en Lenny ? Peut-être. Meunier, lui, c'était différent. Un être sans cœur ? Certains vous répondrez que oui. Nonobstant, il était peut être le plus intelligent des deux. En tout cas, le moins fou pour sûr. Un monde bien compliqué et dangereux que le monde d'aujourd'hui. De plus, les deux hommes n'avaient aucune idée de ce qui se tramait dans cette fameuse boutique. Quel était ce fameux danger ? "Ils". "Ils", qui ? "Ils", quoi ? Pour l'heure, ils ne pouvaient qu'émettre des hypothèses. 
On ne peut pas sauver tout le monde, après tout. Néanmoins, Lenny avait donné sa parole. Ne rien faire maintenant ne serait-il pas pire que le choix initial d'Ibrahim ? Sans l'ombre d'un doute. Et des doutes, Lenny en avait plus d'un.
- "Pitié. Ne m'abandonnez pas maintenant !" Ayant pris une dernière grande inspiration, la jeune femme hurla une dernière fois. Son appel à l'aide dérailla, passant du grave à l'aigu telle une bête sauvage à l'agonie. Pensait-elle que c'était la fin ?
 Lenny Razevitz l'avait-il abandonné... ?
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Lenny Razevitz
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyVen 8 Mar 2024 - 16:45
Ibrahim touchait juste à chaque fois, mais malheureusement, il n'employait pas la bonne méthode de communication pour dialoguer avec un adolescent. Lenny avait toujours été le mouton noir, le souffre-douleur, mais au fond de lui, il s'était toujours vu comme un garçon meilleur que les autres, doué de plus de sentiments, de plus de bonté, de plus d'humanité. Et c'est certainement pour cette raison précise qu'il se faisait bolosser par toute la communauté, et plus probablement toute la ville, et même sûrement tous le pays s'il avait eu l'occasion de voyager davantage.

Mais face à l'adversité, Lenny, le faiblard, éternel petit gringalet victimisé, faisait toujours preuve d'un très grand courage. D'une détermination sans faille à faire le Bien avec un grand B. Voilà qui était Lenny. Un preux chevalier à la fière bannière Asperge-Ficello! Et ça, personne ne pourrait lui enlever ! Encore moins en l'engueulant avec des arguments tout à fait raisonnables mais infantilisants.
Et c'était encore plus blessant pour lui de sous-entendre qu'il faisait tout ça uniquement pour une JE CITE "nouvelle petite copine" ! Pour d'obscures raisons, Lenny était très chatouilleux sur le sujet, sans doute parce qu'il n'avait jamais eu de petites copines, et aussi sans doute parce qu'il n'était pas du tout attiré par le fait d'en avoir une.

D'ailleurs, il n'avait jamais vraiment eu de romance amoureuse tout court. Du moins à sa connaissance. Rien qu'il n'aurait pu définir comme tel. Mais gardons ce sujet délicat pour plus tard, car on s'égare, mes enfants.

" Très bien, tu as raison ! "
Son ton était empli de défiance et d'un orgueil mal placé.
" Je ne sais pas ce que je fais ! Je ne sais pas où je pourrais trouver de l'aide, mais apparemment pas avec toi, hein ?! Et je ne sais pas ce qui m'attends là-dedans ! Mais je refuse de rester les bras croisés et de passer mon chemin ! "

Il eut un regard dédaigneux, le genre de petit regard qui disait "Tu me dégoûtes, Meunier", et qui lui avait si souvent valu de se prendre des coups de poings dans le dos et derrière la tête dans sa vie. Lenny ne savait pas masquer ses émotions ni ses sentiments, il était un livre ouvert pour n'importe qui. Et si il avait suffisamment bon fond pour s'être fait quelques très bons amis, il s'était surtout attiré les foudres de ses contemporains moins enclins à faire preuve de bonté, qui voyait en lui tout ce qu'ils n'étaient pas et qu'ils détestaient.

Sans ajouter un mot, il redescendit l'escalier quatre à quatre et bondit comme un diable dans la rue, et traversa la distance qui le séparait du magasin d'en face en quelques foulées rapides, désormais plus en colère qu'effrayé. Il allait lui montrer, à ce grand dadais craintif !

Il risque un œil par la porte défoncée du magasin, collé au mur, essayant de se faire aussi discret que possible. Courageux, oui, mais pas téméraire ! Il fallait évaluer la situation avant de foncer. Le temps comptait !

[MJ, tu peux ou non, faire un jet de discrétion pour mon vaillant Chevalier Asperge-Ficello, à ta convenance]
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Ibrahim Meunier
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyVen 8 Mar 2024 - 19:06
Ils pouvaient entendre les cris de la femme d'où ils étaient. Elle appelait Lenny à l'aide avec désespoir. Et c'était de la faute de ce dernier. Il s'était présenté à elle, lui avait donné de l'espoir, avant de s'en aller. C'était cruel, que de l'abandonner à cet instant. Si Lenny avait écouté Ibrahim aussitôt, cette femme aurait déjà perdu espoir. Le garçon le lui avait donné, et maintenant, Ibrahim lui disait d'en rester là, quand bien même cela devenait cruel. Le rouquin cherchait à rester déterminé, mais il n'était pas insensible. Il entendait ces cris, et prenait à présent sur lui. Comment aurait-il pu croire qu'il allait convaincre Lenny un instant, alors que maintenant, c'était lui qu'il cherchait à convaincre.

Lenny l'envoya bouler, furieux qu'Ibrahim s'acharne à refuser d'apporter son aide. Il lui reprocha, comprenant que le récupérateur en resterait là. Lenny avait de belles paroles, mais il avait fait n'importe quoi.

"Allez, va te faire tuer crétin. Et encore merci d'avoir pris le soin de bien révéler ma position avant."

Il lui un pouce ironique, furieux que ça en arrive là. C'était pour ça que de nombreux récupérateurs vétérans refusaient de prendre de jeunes recrues, notamment inexpérimentés, avec eux. Elles prenaient des risques inconsidérés, et les mettaient tous en danger. Pour Ibrahim, c'était la première fois qu'il se retrouvait à éduquer l'une d'elle, et à en payer le prix.

Lenny s'en alla et Ibrahim resta debout. A quoi bon se cacher de nouveau ? Si la menace était humaine, il y avait un risque trop élevé qu'ils sachent où il était. Il devait bouger lui aussi. Lenny, lui, était déjà arrivé en bas, cherchant à s'infiltrer en toute discrétion. Ibrahim le vit par la fenêtre, le maudissant à nouveau. Il allait se faire tuer ce crétin, voilà tout. Si proche du but qui plus est, tout ça pour les beaux yeux d'une demoiselle. Elle continuait de supplier.

Ibrahim descendit les escaliers à son tour, lentement, contrairement à Lenny. Lui usait de prudence. Il était téméraire, mais il n'était pas fou. Il se rapprocha du cadran de porte de bâtiment, dont la porte n'existait plus depuis belle lurette. Se rapprochant du mur, il observait, silencieusement, comment évoluait la situation avec Lenny. Quitte à le faire tuer, autant qu'il serve à quelque chose, à savoir la nature de cette soit-disante menace.

Au MJ : Ibrahim se trouve à l'intérieur du bâtiment où il se cachait, à l'entrée, et observe Lenny à distance pour voir comment sa situation évolue. A toi de voir si tu souhaites lancer un dé de discrétion pour Ibrahim, ou si tu considères que sa cachette est suffisamment distante pour qu'il ne soit pas repéré.
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Le Marchand de Sable
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyDim 10 Mar 2024 - 1:49
De l'extérieur du magasin, Lenny se pencha pour observer à travers une vieille porte entrebâillée. L'obscurité limitait sa vision, mais il percevait les murmures menaçants et les grognements des créatures à l'intérieur. Les étagères renversées et les objets éparpillés semblaient flotter dans l'ombre. Cependant, parmi cette obscurité oppressante, une lueur attira son regard. 
À l'intérieur du magasin, c'était un chaos silencieux, rythmé seulement par les échos de créatures inconnues. Pour le moment, en tout cas...
Dans cette obscurité oppressante, une femme se tenait seule, adossée à une porte décrépite, son visage éclairé sporadiquement par la lueur faiblarde d'une vieille lampe vacillante. La lumière du jour l'atteignait à peine.  Elle s'appelait Mara ou peut-être Marie. Cela avait-il son importance ? Vêtue de haillons qui avaient vu des jours meilleurs, ses cheveux blonds, trempés par la sueur, collaient à son visage tandis qu'elle retenait de toutes ses forces la vieille porte qui menait à l'arrière boutique. Par chance, celle-ci était plus en forme que la porte d'entrée du petit magasin. 
Les cris inhumains et gutturaux émanant de l'arrière-boutique alimentaient sa terreur. Ces créatures, monstres, choses, peu importe le nom qu'on décidait de leur donner, n'attendaient qu'une seule chose : entrer... ou plutôt sortir. La jeune femme savait que si la porte cédait, les abominations qu'abritait l'arrière-boutique déferleraient, signant une fin des plus atroces. La sienne.
Sa force vacillait sous la pression constante. Elle sentait la porte trembler sous les assauts répétés des créatures enragées. Heureusement que l'intelligence ne faisait pas partie de leur panoplie d'attributs. Les ongles écorchés, elle s'efforçait de garder sa prise.
La lampe vacilla une dernière fois. Elle ne tiendrait plus très longtemps.
- "Pas aujourd'hui. Pas comme ça", souffla t'elle. Dorénavant, sûre d'avoir été abandonnée, ses derniers pensées seraient la peur et le sentiment de trahison.
Lenny, dont l'intelligence n'était plus à prouver, ne pouvait cependant pas réellement se faire une idée précise de ce qui était en train de se tramer ici, cependant, une chose était sûre : il y avait bel et bien une jeune femme dans le besoin. 
Ce n'était ni un mensonge, ni un piège.
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Lenny Razevitz
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyMar 19 Mar 2024 - 22:36
Lenny s’approcha à pas de loup de la jeune femme qu’il apercevait un peu plus loin, adossée à la porte. Il entendait les grondements de créatures inconnus, et son adrénaline poussait son cœur à battre comme le tonnerre d’un orage nucléaire. Il craignait même d’être trahi par ce bruit sourd qui tambourinnait dans son poitrail osseux de jeune éphèbe maigrelet. Ou alors ce serait sa peur qui attirerait les bêtes. Il s’imaginait les pires scénarios.

En s’approchant de plus en plus, il découvrit mieux une blonde à l’air exténuée, et il fut presque sûr que le danger se tenait exclusivement derrière la porte qu’elle tenait vaille que vaille. Il se précipita donc pour appuyer de tous son poids et de sa force … toute relative, pour soulager la pauvre âme en peine.

« Tenez bon, Mam’zelle ! » cria t-il en poussant avec elle. Maintenant à ses côtés, il la détailla mieux. Elle était entre deux âges, mais elle lui semblait aussi vieille que sa mère. Peut-être à cause de la luminosité blafarde, des cernes de fatigue, et du masque d’anxiété qui habillait son visage.

Derrière cette porte, les bruits de griffes insistantes creusaient furieusement le bois. Chaque coup donné faisait travailler les gonds qui semblaient sur le point de céder d’une minute à l’autre.
« Mais qu’est-ce que c’est qui est derrière cette porte ?! » lâcha notre héros de pacotille en regardant avec des yeux ronds et terrifiés sa compagne d’infortune.

Il risqua un coup d’œil aux alentours dans le magasin. Vu la situation, il ne fallait pas être Oppenheimer pour tout de suite comprendre que cette saloperie de porte devait être renforcée au plus vite ! Lenny n’avait pas un physique à déplacer des meubles ou des étagères ; aussi chercha t-il du regard une viseuse, ou n’importe quel outil permettant d’agglomérer une barricade sur les montants de la porte sur le point de céder. S’il pouvait voir quoi que ce soit d’utile, il enverrait la femme chercher ce qu’il avait vu, tandis que lui tiendrait héroïquement la porte, tel qu’un vrai gentleman se devait de le faire.

En dernier recours, si rien ne pouvait faire l’affaire, il hurlerait comme un damné à ce gros cul peureux et égoïste de Meunier de descendre ses os pour leur prêter main forte. À trois, il savait qu’ils pouvaient y arriver

HRP : Avec toutes mes excuses pour l’attente et pour l’absence de couleur, je suis sur téléphone. Comme quoi c’est possible. Sly n’aura plus d’excuses. Je vais laisser poireauter Louet et Martin encore un peu, ils sont en vacances de toute façon. Oui.

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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyMar 19 Mar 2024 - 23:20
Il s'approcha doucement, sortant de sa cachette, se séparant du cadran de la porte de son bâtiment pour se rapprocher avec prudence de celui du magasin. Le fameux où se déroulait toute l'action. Enfin, il la vit, cette pauvre femme qui avait tant provoqué l'émoi chez son jeune partenaire. Maigrichonne, vêtue d'haillons ... comment était-elle arrivée ici, désœuvrée telle qu'elle l'était ? De la chance peut-être ? Pour finir ici, à la merci de ce qui cachait derrière la porte qu'elle espérait contenir. Espoir qu'elle savait vain. A côté d'elle, Lenny, qui n'offrait rien de mieux que la première. A voir ces deux silhouettes maigrichonnes à côté, ils faisaient vraiment la paire. Ibrahim n'était pas bien gros non plus, peut-être avait-il simplement des épaules plus larges, qui lui donnaient l'allure d'un jeune homme plus baraqué. Mais ce n'était qu'illusion. Il était rapide, souple, certes, mais à peine plus fort que son jeune comparse.

Il resta là, quelques secondes, à regarder la scène. Puis il se décida d'agir. Sortant enfin de sa cachette, il s'approcha en courant en direction de Lenny et de l'inconnue. Il chargea, profitant de l'élan, et visant le centre de la porte pour la plaquer avec le poids de son corps. Il n'était pas assez fort pour la faire s'écrouler, et ce n'était pas le but. Mais cette charge devait leur faire gagner quelques secondes, stopper ces créatures qui se cacheraient derrière la porte en la claquant un coup sec dans son encadrement. Peut-être même déchiquèterait-il l'un de ces doigts immondes qui se faufilaient dans l'ouverture.

Il avait misé sur une réaction vive de Lenny pour lui accorder sa place. Ibrahim le regarda, l'air pressé et agacé, il lui reprochait leur présence en ces lieux, et ne se manqua pas de le lui dire :

"Tu vas vraiment t'en prendre une Razevitz."

Lui lança t'il, alors qu'il se plaquait à la place de son acolyte dans le but de garder la porte close. Il lui cracha un ordre immédiat, pour que le garçon ne réagisse :

"Magne-toi de trouver de quoi sécuriser cette entrée !"

La porte tremblait, les créatures qui se cachaient derrière ne cessaient d'insister pour venir les voir. Ibrahim se tourna vers la femme, surprise mais aussi apeurée. Il lui fit, d'un ton un peu plus doux et engageant, presque flirtant :

"Ibrahim Meunier ... et vous ?"

Il se mettait en positon quasi-assise, le dos contre la porte, les jambes pliées de manière à ce qu'elles retiennent le poids de la porte en faisant contre-poids. Il alternait son regard entre Lenny, la porte, et la jeune femme.

"Je peux savoir ... comment ... vous avez atterri ici ... ? On ne vous a jamais dit qu'il est imprudent de se balader dans un nid de goules ?"

Des goules ? La situation semblait entendre qu'ils avaient affaire à ces créatures. Et si Ibrahim devinait juste, ils étaient mals. Une goule, c'était gérable, un nid entier ? S'il parvenait à sortir ? Alors le trio ne sortirait pas vivants de cet endroit.

"Combien ?"

Lui demanda t'ii alors, pariant sur sa théorie, afin de savoir si la femme savait, pouvait les aider à savoir à quoi ils avaient affaire ?
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Le Marchand de Sable
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyMer 20 Mar 2024 - 0:54
La jeune femme, accablée par la tension de la situation et la fatigue qui la rongeait, fut soudainement surprise par l'apparition de Lenny à ses côtés. Son chevalier servant était enfin là. Il ne l'avait pas abandonné. Sacré Lenny Razevitz. Un peu bête, mais sacrément bon. Comme son timing, d'ailleurs. 
Néanmoins, cela n'était que peu suffisant. Les créatures, excitée par le bruit de l'arrivée de Lenny, avaient redoublées d'efforts pour passer à travers la vieille porte.
C'est le moment que choisi Ibrahim pour débouler. Oui, "débouler", c'est le bon mot. Deux chevaliers servants. 
La jeune femme, les yeux empreints d'une lueur de surprise devant l'intervention d'Ibrahim, observa attentivement le jeune homme alors qu'il se présentait. Son regard scrutait ses traits, évaluant silencieusement son caractère et sa force apparente avant de porter son regard sur Lenny, le scrutant lui aussi. Elle examina rapidement leur apparence et leurs équipements. 
- "Ibrahim Meunier... et vous ? répéta-t-elle, semblant réfléchir un instant à la question. Elle resta silencieuse pendant un moment, comme si elle pesait ses mots avec prudence, puis finalement répondit d'une voix calme mais pleine de sous-entendus.
- "La femme qui ne devrait pas être là. Et justement, grâce à vous..."
La jeune femme esquissa un sourire moqueur, puis se redressa lentement, s'appuyant sur un mur pour se remettre debout. Elle jeta un dernier regard à Lenny et Ibrahim, scrutant leurs visages tendus et déterminés, puis secoua la tête avec désinvolture, comme si elle se moquait de leur altruisme inconscient.
- "Vous êtes vraiment naïfs, vous savez," lança-t-elle d'une voix teintée de sarcasme, un rire acide ponctuant ses mots. "Aider des inconnus, et sans armes en plus..."
Sans un autre mot, elle se détourna pour s'éloigner. Chaque pas qu'elle faisait semblait marquer le début d'une nouvelle distance entre eux, distance qui était  son salut. 
Avant de disparaître complètement, elle se retourna une dernière fois, ses yeux lançant un dernier regard empreint d'ironie à Lenny et Ibrahim, comme pour souligner l'absurdité de leur situation.
- "Bonne chance, les gars. Vous en aurez besoin."
Puis, elle s'évanouit, en courant, laissant derrière elle Lenny et Ibrahim, seuls face à la menace qui grondait derrière la porte.
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyLun 25 Mar 2024 - 13:46
Lenny se mit à écarquiller les yeux de plus en plus grands au fur et à mesure de la scènette qui s'était déroulée, regardant maintenant avec des mirettes comme des soucoupes volantes la fille quitter le magasin, la mâchoire pendante, estomaqué. Il regarda son voisin de porte avec cet air horrifié.

La porte continuait de subir les assauts brutaux des bêtes. C'était probablement des goules, ces monstres mutants autrefois humains mais dont la cervelle était redevenue celle de bêtes féroces affamées dénuées d'intelligence et d'émotions en dehors de leur faim inextinguible...

Lenny savait qu'il allait se faire pourrir par Ibrahim. Il ne put malgré tout s'empêcher de lâcher ce qu'il ressentait profondément au fond de lui, comme un cri du cœur qui devait sortir :

" HAN LA PUUUUTE "
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Ibrahim Meunier
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyLun 25 Mar 2024 - 14:42
Il la regarda, le regard inquisiteur, un peu ahuri et interloqué. Venait-elle de répéter ses propres mots ? Le rouquin partagea le silence, attendant que la femme développe sa pensée, ses mots. Il sentait les tambourinements dans la porte qui ne cessaient, et qu'il contenait du mieux qu'il pouvait avec son corps. Enfin, elle répondit, sans dire son nom, se voilant alors de mystère. Ibrahim aimait cela, parfois, quand il n'était pas à deux doigts d'être broyé par un groupe de goules. La femme qui ne devait pas être là ... pour sur, cela allait sans dire. Elle aurait mérité d'être abandonné en vérité. Ibrahim n'était intervenu qu'à cause d'un seul élément perturbateur : Lenny. Et il avait eu raison, en quelque sorte. Leur intervention avait été un salut. Lenny avait été la salvation de cette femme qui ne devait pas être là. Et maintenant qu'elle était, elle obéissait aux mêmes règles qui avaient contraint, ou autorisé Ibrahim à ne pas intervenir. Les lois de leur monde, la loi des ruines. Elle était sauvé, mais rien ne la forçait à aider ses deux sauveurs qui avaient pris sa place. Ibrahim comprit, bien qu'un instant, il aurait voulu ne pas réaliser. A croire qu'en acceptant d'intervenir, il avait oublié comment le monde fonctionnait.

La jeune femme les salua, d'un air faussement désolé, assumant pleinement son acte. Elle avait fait une bévue, s'étant retrouvée dans une situation désespérée. Et sa seule issue n'avait été que de compter sur une chance inespérée, un miracle. Et s'il y avait un Dieu, celui-ci l'avait entendu, lui envoyant deux zozos pour lui venir en aide. Mais un souhait n'était jamais parfait. Elle avait la vie sauve, mais au prix de deux autres. Soit. Il n'y avait plus grande morale dans ce monde pour s'interroger à ce propos. Sauf pour Lenny, qui hurla et insulta la femme sous la surprise et l'outrance. Ibrahim le regarda avec un oeil blasé, n'ayant même plus la force de se mettre en colère contre lui. Un nouveau coup dans la porte l'amena à se reprendre :

"VIENS M'AIDER PLUTÔT !"

Il lui avait donné un ordre, et au final, la fuite de la femme n'avait rien changé, si ce n'était l'urgence. Seul, Ibrahim avait moins de chance de contenir les goules. Lenny se devait de se magner pour venir consolider la porte.

"Une planche, n'importe quoi !"

Lui cracha Ibrahim qui perdait son calme. Clouer la porte prendrait trop de temps. Mais si Lenny trouvait une pelle, ou une planche, alors ils pouvaient la coincer sous la poignée de porte, et la coincer suffisamment de secondes pour espérer mettre un tantinet de distance. S'ils gagnaient ce temps et rejoignaient les toits, ils avaient une chance de s'échapper.
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Le Marchand de Sable
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyDim 31 Mar 2024 - 22:05
Dans la pénombre étouffante de la pièce, les battements sourds sur la porte s'intensifiaient, annonçant l'imminence d'une situation à laquelle aucun des deux hommes ne voulait faire face. Les craquements inquiétants résonnaient à travers les murs délabrés, témoignant de la fragilité de leur refuge précaire. Le petit magasin bien que dans un état relativement correct, du moins pour l'époque actuelle, avait souffert des années. Il est vrai qu'à force de taper sur la porte, les goules pouvaient également fragiliser d'autres points du mur alentours.  Après tout, la jeune femme avait dû lutter un long moment également ce qui n'aidait pas vraiment concernant l'état de cette porte, le dernier rempart.
Dans cette course contre la montre, chaque seconde était précieuse. Ils le savaient.
La porte, déjà affaiblie par les assauts répétés des goules, montrait des signes évidents de faiblesse, menaçant de céder à tout moment. 
Malheureusement, Ibrahim était déjà plus qu'occupé à maintenir ladite porte fermée. Pas une mince affaire. Il restait le plus costaud des deux, rien d'étonnant à le retrouver dans cette position, donc.
Face à cette situation critique, les survivants se pressaient frénétiquement pour trouver une solution, sachant que leur survie dépendait de leur capacité à agir rapidement. Oui, Lenny était le seul qui était encore libre de ses mouvements. C'était à lui de jouer.
Ils devaient agir vite. Il devait agir vite. Bien qu'il ne possédait pas un éventail de choix, plusieurs options s'offraient à lui. Lenny pouvait se mettre à la recherche d'un objet assez long ou costaud pour maintenir la porte fermée. 
Le jeune homme pouvait également tenter de déplacer une des étagères de l'ancien magasin. Il est vrai que celles-ci étaient assez lourdes, mais aidé par l'adrénaline presque tout est possible... ce qui est sûr, c'est que la porte ne bougerait plus avec un meuble en travers.
Et enfin... Une option reste une option : Lenny pouvait tout aussi bien s'en aller lui aussi. Oui, il condamnerait Ibrahim pour de bon. Si la survie était le but ultime ce n'était pas tant honteux que ça d'y songer. Le jeune homme avait le luxe d'avoir plusieurs options. Peut-être même d'autres dont seul lui à le secret ? Ce serait bien venu également.

Hrp:
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Lenny Razevitz
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyJeu 18 Avr 2024 - 17:20
Lenny s'en voulait d'avoir été si bête et se sentait trahi par cette inconnue. Elle ne lui devait quand même que la vie ! Et elle les avait abandonné au sort qui aurait été le sien, sans un regard en arrière ! Enfin, si. Elle avait pris le temps de leur lancer une pique, poignard fantoche planté dans la bonté d'âme d'un enfant surprotégé par une communauté isolationniste.

Mais maintenant, c'était sa vie, et celle de son compagnon de route - qui l'avait pourtant mis en garde de ne pas faire l'idiot ! - qui étaient en danger. Il se sentait coupable, et l'idée terrifiante de mourir dans les prochaines minutes des bêtes monstrueuses qui grattaient la porte finissait de saper ses forces et son moral. Lenny subissait ce mélange d'émotions et de sentiments, ce savant mélange de dégoût de lui-même, de culpabilité, d'injustice, d'impuissance, et de terreur face à une mort presque certaine. Sa sensibilité adolescente était à fleur de peau, et lorsque Ibrahim gueula, haletant, contre lui, des larmes lui montèrent aux yeux.

" VIENS M'AIDER PLUTÔT ! "


Cette vexation supplémentaire l'achevait. Il craquait. La pression était trop forte, trop soudaine. Dévasté par des émotions, il n'était plus capable de réfléchir correctement, il était une coquille vide, un rad-faon tétanisé sur l'autoroute ébloui par une horde de Luminescents. D'une voix chevrotante et sanglotante, il pigna :
" Mais.. J'essaie ! Qu'est-ce que je dois faire ??
- Une planche, n'importe quoi ! "

Lenny parcourut rapidement la boutique ravagée. Il y avait une espèce d'armoire d'acier d'atelier qui servait d'étagère, non loin de la porte. Elle était encombrée de bric et de broc, de bidons d'huile, de brochures publicitaires délavées par le temps, d'outils rouillés, et quelques autres produits ménagers et d'entretien. Il se jeta dessus et tenta de la pousser de toute ses forces pour la faire se déplacer de quelques mètres, devant la porte. Il poussa, et poussa, sans succès, en pleurnichant, conscient des limitations de son corps malingre. Son visage est maintenant déformé par la terreur et l'effort, et il se bave dessus entre deux sanglots. Les bidons oscillent sur l'étagère métallique, certains tombent au sol et répandent des liquides visqueux et colorés sur le sol, mais l'étagère ne semble pas vouloir bouger.

" J'y arrive pas, putain ! J'y'arrive paaaaas... ah-haaaaa...
- Mais grouille toi au lieu de chialer, merde ! Si t'y arrives pas on est morts ! "

Lenny ne pouvait pas échouer ! Pas maintenant, pas comme ça ! Il se recula, prit de l'élan, tandis les deux bras en avant, et ... se tordit les deux poignets, puisque sa position était définitivement la pire qu'on puisse avoir pour pousser un meuble lourd et encombré.

Il hurla de douleur, tout en retombant de tout son poids, entrainé par son élan, contre le meuble. L'armoire bascula un instant, juste suffisamment pour que les outils et les bidons encore dedans se mettent à se translater de l'autre côté, par l'effet de la gravité et de ce momentum infligé avec l’énergie du désespoir.
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Ibrahim Meunier
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MessageSujet: Re: Du travail de récupérateur. Du travail de récupérateur. EmptyJeu 18 Avr 2024 - 20:20
Lenny craquait, au pire moment. Il perdait ses repères, la réalisation et le choc de ce que cette femme venait de faire. Il avait voulu se montrer mieux que ce qu'on attendait de chacun. Et le retour n'avait pas été celui escompté, loin de là. Pas de princesse en détresse, pas de victime éplorée le regardant avec des yeux pleins d'admiration face à son courage. Non. Lenny n'avait été qu'un levier bien efficace, et jetable pour se sortir d'affaire. Et bien entendu, les mots d'Ibrahim, ses avertissements, résonnaient dans ses trop récents souvenirs. Il lui avait dit pourtant. Et peut-être avait-il vécu situation similaire à une époque. Parfois, il fallait se mettre les doigts dans la prise. Mais cela valait mieux quand la prise en question n'était pas une horde de goules en furie.

Et à cet instant, Ibrahim devait le guider, lui donner des ordres. Le jeune homme donnait tout ce qu'il avait pour sauver leur vie, et Lenny hésitait. Son ton se montrait autoritaire, dirigiste, mais la situation l'exigeait totalement. Finie le rôle du gentil grand frère, Ibrahim devait endosser le rôle de leader, de capitaine, de donneur d'ordres. Il sentit une main le happer. Le bras d'une goule avait réussi à se faufiler alors que la porte s'était entrouverte un instant seulement. Le bras gigotait, ne sachant même pas ce qu'elle voulait frapper, ou pourquoi. Ibrahim espérait pouvoir renfoncer la porte et broyer le bras, l'arracher à son porteur. Mais il n'en avait pas la force. Et dans quelques instants, cette faible ouverture s'étendrait, les goules remporteraient la partie, alors que Lenny se battait avec une armoire.

Le visage du rouquin grimaça de douleur alors qu'il sentit la main de la goule se saisir un instant de son bras. Elle ne s'agrippa pas, mais il sentit la poigne et la douleur d'une griffure sur sa peau qui rougit immédiatement au sang. Lenny chialait, et c'en était insupportable :

"Tu vas me pousser cette armoire plutôt que de chialer abruti ! ELLES VONT SORTIR !"

Et probablement fussent les mots qu'il fallut, le petit discours motivant dont Lenny avait besoin pour faire ressurgir la bête intérieure. Le garçon se mit à hurler de désespoir, et de douleur, forçant tant qu'il parvint à se broyer les poignets. Un instant, l'on aurait pu croire qu'il venait d'être vaincu par une armoire. Mais ce dernier cri de cœur et de rage parvinrent à faire flancher le meuble, et le faire s'écrouler sur la porte. Ibrahim se jeta sur le côté in-extremis. Libérant la porte un instant avant qu'elle ne se referme lourdement contre les goules, le poids de l'armoire et de la gravité l'emportant sur leurs forces conjuguées. Le choc fut si rude que l'une des créatures en eut le bras arraché, stoppant ses gesticulations alors qu'il toucha le sol.

Ibrahim se retourna, constatant en un instant la réussite de Lenny, et s'activa aussitôt. Il se releva et courut vers le gosse qu'il attrapa par le col, et le tira avec force.

"Reveille-toi et cours !"

Il le happa quelques instants pour l'aider à entamer sa course avant de le relâcher, le laissant gérer seul. S'il ne suivait pas, Ibrahim l'ignorerait, n'ayant pas le temps de le convaincre, et de risquer que les goules ne forcent l'entrée ... ou pire ... ne pensent à trouver une autre sortie. Ibrahim courut hors du bâtiment et se rendit en pleine course dans la cage d'escalier des appartements où lui et Lenny s'étaient cachés à l'origine. Il escalada les marches à toute allure, ignorant la fatigue et la douleur au bras. Une fois de retour dans l'appartement, il s'interrompit. Ils pouvaient prendre une pause, très courte. Si Lenny l'avait suivi, il le regarda durement. Il s'approcha, et lui donna une baffe sévère le crâne. Rien d'amical, mais définitivement ce qu'il lui avait promis :

"T'es vraiment trop con ... je t'avais dit de pas y aller !"

Il le regarda sévèrement avant de poser une main sur son bras. Il portait encore la marque de main de la goule et un petit filet de sang coula. Faible indice de ce à quoi ils venaient d'échapper. Si ces créatures étaient tombées sur eux, ils n'auraient pas tenu une minute. Néanmoins, il ne s'y arrêta pas, préférant regarder les poignées de Lenny.

"Ca te fait mal comment ?"

Lui fit-il d'un ton encore bien dur, la colère ne s'étant pas totalement évacuée. Il expirait et inspirait, en sueur, après sa calvacade. Il regarda par la fenêtre, réfléchissant en silence.

"Ca va devenir dangereux ... très dangereux ..."

Il réfléchissait, et se tourna vers Lenny.

"Si elles sortent, et qu'on reste dans les parages ... on risque gros. On ne peut pas rester ici."

Il regarda à nouveau par la fenêtre. Il apercevait la grande galerie commerciale qu'ils avaient tant cherché. Il suffisait de traverser la rue, monter les marches, et de pénétrer dans la galerie. Qui sait cependant les dangers qui les attendraient. Il regarda de nouveau Lenny, se demandant s'il était en état de continuer.

"Vaudrait mieux rentrer ... mais ... je sais même pas si tu serais en état."

Il se retourna à nouveau, se mordant la lèvre, et prit finalement la décision :

"Ptet que là-dedans, on trouvera de quoi traiter tes blessures."

Au diable le butin qu'ils cherchaient tant. A présent, l'important était d'assurer qu'ils rentrent, mains vides ou non, vivants jusqu'à la Communauté.

Hrp : Alors bien sur, toute la conversation à la fin n'est à prendre en compte que si Lenny a suivi =D.
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Du travail de récupérateur.
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