Le 23 Octobre 2077, la civilisation humaine disparut sur l'ensemble du globe dans une formidable éruption nucléaire. Les bombes ravagèrent les grandes villes et les retombées radioactives changèrent le monde à jamais.
L'effondrement des structures étatiques, des réseaux de solidarité et la disparition de toute forme de société plongèrent l'humanité dans l'obscurité. Plus d'électricité, d'eau courante, de système de retraitement des déchets, d'usines ou de supermarchés, d'agriculture intensive, de médecine et de chirurgie, d'école, de lois ou d'organisation judiciaire. le monde se retrouva propulser à la préhistoire, bien avant la révolution industrielle.
Si certains trouvèrent refuge dans des abris anti-atomiques, beaucoup trouvèrent la mort, tués directement lors de la chute des bombes ou de ses conséquences, de maladie, de famine ou des violences qui s'en suivirent.
Puis peu à peu, le ciel noir se dissipa pour s'ouvrir sur un nouveau monde.

Les nouvelles communautés
Des décombres de la guerre sortirent les premières communautés.
Trouvant refuge dans quelques endroits atypiques, facilement défendable contre les pillards et les monstres mutants, les survivants fondèrent de nouvelles cités, débutant l'organisation d'un autre modèle de société constitué autour de la seule idée de survie.
On s'adapta à ce nouveau monde hostile à la vie humaine, à l'eau irradiée, au sol rendu infertile par les retombées atomiques, aux monstres mutants infestant les terres désolées, à ces paysages de ruines. On découvrit de nouvelles cultures à faire pousser, on apprit à se défendre contre les créatures et même à les chasser, et la vie reprit peu à peu.
Mais la morale avait changé. On abandonna la confiance et le respect. On remit les enfants au travail et l'esclavage redevint le moteur de l'économie. En l'absence d'autorité et de loi, la violence gagna les hommes. Les communautés rivales s'affrontèrent pour le contrôle des ressources, la justice se durcit et devint expéditive et brutale.
A beaucoup d'endroits, la société redevint tribale, construite autour de grandes familles qui constituèrent des clans, dirigés par des patriarches.

C'est ainsi que dans l'Ouest de l'ancien Commonwealth Européen, dans le Nord de la France, font se constituer plusieurs communautés de survivants : Terminus, fondée dans les ruines du métro parisien, Céleste, établie dans les restes de la Tour Montparnasse, Horizon, sur les vestiges d'une autoroute suspendue, ou encore Bastion, dans l'un des derniers châteaux de la Loire.

Les seigneurs du guerre
Avec le temps un semblant de société se restaura. Puis arrivèrent les seigneurs de guerre.
Ces hommes à la tête de groupes de combattants constituées sur leur seul charisme vont réussirent à asservir les terres désolées pendant des années, extorquant des tribus par la violence, forçant les survivants à les servir et à rejoindre leurs armées.
Une espèce de nouvelle société féodale va se constituer avec à son sommet les chefs de bandes agissants comme des rois et à ses pieds les survivants traités comme des esclaves. Le monde va alors se diviser en territoires rivaux et sombrer dans des guerres de frontières inutiles et meurtrières, les survivants subissant de plein fouet cette période sombre, supportant les brimades, les tribus forcés, les réquisitions et les destructions.

Le prophète Adams
Désespérés par le nouveau monde dans lequel ils vivaient, beaucoup de survivants se tournèrent vers la foi et la superstition pour supporter leur quotidien.
L'apparition du prophète Joseph Adams arriva à point nommé pour répandre la foi d'Atome, un culte d'après guerre révélé pour la première fois aux Etats-Unis et constitué autour d'une divinité personnifiant l'énergie atomique et les radiations. Adams, débarquant directement d'outre-Atlantique, diffusera la religion dans tout l'Ouest de l'ancien Commonwealth Européen et réussira à convertir plusieurs communautés de survivants et même quelques seigneurs de guerre.

Mort en martyr, il laissera un héritage lourd qui finit par se mélanger avec les vestiges des religions d'avant guerre pour former un syncrétisme original et unique. Contrairement au culte d'Atome d'outre-Atlantique qui resta à l'état de secte, celui en France s'organisa dans une grande Église organisée avec un clergé hiérarchisé et un dogme normalisé qui sera capable de soutenir d'importantes missions d'évangélisation à travers les terres désolées, si bien que chaque communauté se retrouvera à posséder une chapelle avec son confesseur.
Ainsi, bien avant le renouveau des structures gouvernementales, la religion va être un puissant ciment social qui unira les hommes en leur imposant des règles et des valeurs, pour les rassembler autour de mêmes croyances. Au sein des différentes communautés, les clercs vont peu à peu prendre de plus en plus de place jusqu'à devenir de véritables leaders.

La septième république
En 2152, l'Abri 1, renfermant les descendants du gouvernement français d'avant guerre, s'ouvre.
Les habitants de l'abri, toujours emprunt des valeurs d'avant guerre transmissent de génération en génération, découvrent avec horreur le nouveau monde. Ils fondent la Citadelle et instaurent la septième république française avec la volonté de restaurer l’État de droit.  
Disposant d'importantes ressources grâce aux réserves de son abri, la Septième va s'imposer dans les terres désolées en repoussant les seigneurs de guerre qui ne pourront rien contre sa puissance de feu, étant la seule faction dotée d'une armée régulière bien équipée, entraînée et ravitaillée. En quelques années, plusieurs communautés seront libérées de leurs despotes, puis incorporées, de grès ou de force, à la nouvelle république.
La Septième modifiera en profondeur la société des terres désolées en rétablissant des lois et une justice, en reconstruisant des infrastructures, en accordant une citoyenneté ou en ouvrant une école républicaine pour tous. Elle remettra un impôt obligatoire, ce qui provoquera de vives réactions dans les communautés de survivants.
Malgré tous ces biens faits, les efforts de la Septième seront controversés car soutenus par des méthodes brutales et une attitude impérialiste et belliciste, n'hésitant pas à attaquer toutes communautés refusant son annexion, comme le conflit armé qui l'opposa à la ville de Bastion.

Car finalement, ce monde n'a pas fondamentalement changé. La guerre, la guerre ne meurt jamais.